Citation : “ La méthode collaborative et le BIM incitent les équipes à interagir davantage. “
L’agence Braun + Associés Architectes a été créée il y a 30 ans et compte aujourd’hui une quarantaine de collaborateurs. Ayant opté pour une démarche BIM « raisonnée », l’agence a remporté en 2015 un BIM d’Argent pour la restructuration de l’îlot Fontenoy-Ségur, un ensemble de 53 000 m2 qui accueillera, en 2017, 35 services de l’Etat.
Comment Braun + Associés s’est-il emparé du BIM ?
Le BIM tel qu’on le connaît aujourd’hui existe depuis peu ; pour autant, on peut aussi se dire que le BIM est une version réactualisée de ce qu’on appelle la synthèse qui se fait depuis toujours. Cela fait quelques années déjà que la maquette numérique a fait son apparition dans les agences.
Pour ce qui concerne Braun & Associés, il y a eu plusieurs étapes : d’abord, les équipes sont partis se former à tour de rôle, mais l’on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’attrait de leur part. Ensuite, nous avons pris l’option d’intégrer le BIM au cœur de petites équipes centrées sur un projet bien spécifique. La pratique a amélioré l’appréhension mais cela restait encore en-deçà de nos attentes.
Pour que les équipes puissent s’approprier réellement l’outil, nous avons fait appel à un professionnel, architecte de métier et BIM Manager. Il est présent au cabinet 2 à 3 jours par semaine depuis 2 ans et forme les équipes en fonction du projet qui leur est soumis.
Vera Matovic, Architecte et Présidente de Braun +Associés Architectes et Ryad Ahmed Sbartaï, BIM Manager
La restructuration de l’îlot Fontenoy-Ségur a été entièrement pensée en BIM. Comment cela s’est-il passé ?
Nous avons remporté un contrat de promotion et d’exploitation-maintenance (CPIEM) avec le promoteur Sogelym (mandataire), le bureau d’études Dalkia et CBC (VINCI Construction France). Le projet a, en effet, entièrement été pensé en BIM.
Dans un premier temps, nous nous sommes mis autour d’une table avec la maîtrise d’ouvrage, la maitrise d’œuvre et l’entreprise non sans heurt. Il fallait que tout le monde soit en mesure d’intégrer l’aspect informatique de la maquette numérique, l’interface de l’outil mais c’est surtout la dimension collaborative qui a suscité le plus de questionnement.
Nous avons eu la chance, puisqu’il s’agit d’une réhabilitation, de pouvoir nous installer dans le bâtiment physique ; ainsi, chacun a pu mieux comprendre l’aspect collaboratif de la maquette numérique au cœur de l’environnement réel. Dans la mesure du possible, c’est un atout indéniable qu’il ne faut pas oblitérer.
Le BIM est-il compatible avec la réhabilitation ?
On a longtemps pensé que le BIM et les projets de réhabilitation ne pouvaient pas fonctionner ensemble, notamment parce que les géomètres ne poussaient pas à l’utilisation d’outils 3D. Depuis quelques années, ces derniers ont investi et on peut dire aujourd’hui que le binôme fonctionne… jusqu’à un certain point. La maquette numérique a été pensée pour le neuf, les outils sont standards et l’écueil serait que les architectes s’en contentent.
Nous devons poursuivre un travail complémentaire de celui effectué en 3D, par exemple en restant au trait pour « la création ».