Bonjour Charlotte,
Merci d’accepter cette petite interview qui nous permettra de vous connaître un peu mieux sur ce marché où vous arrivez nouvellement.
Quelle est votre formation d’origine Charlotte et comment êtes-vous arrivée dans l’univers du BIM ?
Bonjour Emmanuel, et merci de m’accorder cette interview pour parler de BIM&CO.
A l'origine j'ai une formation d'architecte. J'ai suivi mes études à l'école d’architecture de Rouen, où j’ai appris à modéliser sur Revit. On ne parlait pas encore de BIM à ce moment-là, mais depuis, l’école a mis en place une « option BIM » en Master encadré par Pierre-Antoine Sahuc et Bertrand Camillerapp depuis 2 ans, et avec qui nous mettons en place un partenariat actuellement. J’ai été diplômée quelques mois avant que BIM&CO ne voit le jour. Le BIM était alors nouveau pour moi. Etienne Mullie, le créateur de BIM&CO m’a présenté le projet, j’ai tout de suite été passionnée par le coté innovant, et nous avons démarré.
Charlotte Pellerin, architecte
Pouvez-vous nous dire comment est né BIM&CO et quels objectifs vous vous fixez, ainsi que votre mission pour vos futurs utilisateurs ?
BIM&CO est une filiale de TraceParts du groupe Trace. l’un des leaders mondiaux de la diffusion de contenu numérique 3D pour l’industrie. et qui compte près de 3 millions d’utilisateurs dans le monde. La demande des fabricants de nos clients, notamment en HVAC, était très forte. Et le groupe ne pouvait laisser passer cette « Next Big Thing » qu’est le BIM ! Aussi, TraceParts associée à la maison mère et à Trace Software International, engagée dans le BIM Elec avec son logiciel de calcul, ont investi considérablement dans cette aventure. L’objectif est très clair, BIM&CO doit être là, parmi les 2 ou 3 plateformes dédiées au contenu BIM, et l’une des plus utilisées dans le monde.
BIM&CO n’est pas un portail d’objets BIM de plus. Nous avons créé un véritable écosystème collaboratif tout à fait innovant. N’importe quel fabricant peut publier son catalogue BIM directement en ligne. C’est unique sur le marché. Nous souhaitons fédérer les « Content Partners » qui sont les sociétés spécialisées dans la réalisation de contenu, comme Polantis, BIMSTORE ou BIMETICA. BIM&CO n’a pas pour vocation de réaliser du contenu. Nous sommes une plateforme d’accueil, d’échange et de diffusion des meilleures pratiques pour la réalisation et l’exploitation du contenu. Il y a des milliards de produits à digitaliser ! Nous avons également mis en place un système de gestion des propriétés standards très évolué qui devrait permettre d’accélérer la standardisation des propriétés liées aux objets. Le groupe est un grand spécialiste du logiciels, aussi nous investissons beaucoup pour faciliter l’usage des données à travers des plugins (actuellement pour Revit et d’autres logiciels CAO et BIM) et nous allons fournir les API et les WEB Services pour que tout éditeur de logiciel puisse récupérer les données des objets présents dans BIM&CO.
Etes-vous dans un système participatif où les participants créent eux-mêmes et partagent le contenu avec la communauté ?
La plateforme intègre des fonctions collaboratives très pointues. Plusieurs personnes peuvent travailler sur le même objet. Les utilisateurs peuvent travailler seuls, en groupe défini, ou à l’échelle de la communauté BIM&CO. Chaque membre du groupe de travail se voit attribuer des droits spécifiques par l’administrateur du groupe. Le BIM est collaboratif, nous proposons qu’il le soit aussi pour les objets. En effet pour numériser un objet, il y a bien sûr la partie géométrie, qui demande déjà plusieurs compétences, mais aussi les différentes disciplines techniques pour la définition et la saisie des propriétés. BIM&CO permet l’échange des compétences de chaque utilisateur sur un même objet.
Vous semblez dire que des objets du monde entier sont partagés. Avez-vous des accords particuliers à l’étranger ?
Bien sûr, nous avons des relations privilégiées avec les différentes filiales de TraceParts, spécialistes des objets MEP.
Nous avons un accord avec BIMSTORE au Royaume Uni, avec plusieurs partenaires italiens et nous sommes en discussion avec plusieurs partenaires.
Produisez-vous aussi des objets au standard IFC ?
Oui, c’est important, et cela a constitué un gros défi. Un objet de la plateforme inséré dans un projet sera exporté correctement dans une maquette au format IFC. Bien sûr, il faut aussi que l’Auteur de l’objet donne les données. Ensuite, toutes les propriétés IFC sont gérées par la plateforme. Pour cela, nous avons défini un système de classification BIM&CO. Si l’objet est mis dans la « bonne » classe, il acquiert automatiquement les propriétés IFC adéquates.
Revit, en tant que solution BIM semble bien représenté parmi les objets à disposition. Cela correspond-il selon vous à la réalité du marché ?
En effet, il y a les statistiques issues d’organisations du BIM, ou des éditeurs de logiciels, mais de notre côté, nous demandons à nos utilisateurs afin de savoir quel types de formats ont-ils le plus besoin, et dans les deux cas, l’utilisation de Revit arrive en tête devant les autres logiciels.
Allez-vous réaliser des plug-ins spécifiques pour les logiciels qui faciliteraient l’accès à votre communauté ?
C’est un élément essentiel sur lequel nous travaillons depuis le départ. Nous avons donc aujourd’hui un plugin pour Revit, et d’autres applications CAO phares du marché.
Cette application nous permet de proposer le « smart download ». Cela offre à l’utilisateur la possibilité de choisir parmi les propriétés qui ont été mises dans la base de données, les propriétés qu’il souhaite insérer dans l’objet. Le plugin permet alors de choisir les données et les types de l’objet, ainsi que la langue des données. Ensuite avant d’insérer l’objet, celui-ci va être modifié par incorporation des paramètres sélectionnés.
Les données sont insérées dans les paramètres de l’objet en respectant les différentes règles de classifications des logiciels BIM et les IFC en particulier.
Le Smart Download permet également d’enrichir un objet déjà inséré avec de nouvelles données présentes dans la base BIM&CO.
Dernière question plus personnelle. Vous êtes élève au Mastère BIM de l’ENPC. Quel est votre retour après plus de 6 mois ?
Cette formation a été une des premières à se mettre en place en France et à pousser d’autres écoles à proposer des formations au BIM, c’est une très bonne chose. Au cours de ce mastère, il y a des interventions de personnalités phares du BIM, mais aussi des cours théoriques. Cela apporte une réflexion sur le BIM et le travail collaboratif sous différents angles.
Il y a aussi des ateliers en groupes. Cela nous met en situation : travail en équipe, en lien avec plusieurs autres équipes qui représentent les différents acteurs que l’on rencontre au cours d’un projet. C’est très formateur et permet de mieux comprendre les attentes de chacun dans le BIM et de les appliquer chez BIM&CO. De plus, cela permet de créer une communauté de BIMer issus d’univers différents, ce qui est très enrichissant.
Il est essentiel de se former au BIM aujourd’hui, il faut espérer que dans les années à venir le BIM fera partie des formations initiales.
Merci à vous Charlotte. Nous vous souhaitons un franc succès avec votre plateforme d’objets (www.bimandco.com).
Contacter Charlotte Pellerin :