Chères lectrices et lecteurs, nous avons le plaisir aujourd’hui de découvrir le plus prestigieux organisme de certification dans le monde qui impacte grandement le domaine du BIM entre autre : BSI ou British Standards Institution, et nous avons l’honneur pour cela d’accueillir Richard Daws.
Richard Daws
Business Development Manager – Product Certification – Built Environment
Email : richard. daws@bsigroup.com
https://www.bsigroup.com/fr-FR/
Contact : 06 22 40 08 41
Bonjour Richard, pourriez-vous svp vous présenter en quelques mots à nos lecteurs et nous dire quel est votre rôle au sein de BSI ?
Bonjour, je suis Richard Daws, ingénieur de formation. J’ai réalisé une grande partie de mon parcours professionnel dans l’industrie française, dans le domaine de la construction notamment.
Aujourd’hui, je me préoccupe de porter les bonnes pratiques et ce qui peut aider les entreprises, par exemple le BIM, chez BSI, un organisme de normalisation, de formation et de certification.
BSI, à tort, est parfois peu connu du public français, voire même parfois confondu alors que vous jouez un rôle clé et essentiel, dans le domaine de la certification, notamment pour tout le domaine de l’AEC (Architecture, Engineering & Construction). Pourriez-vous svp nous présenter BSI en quelques chiffres clés, ses secteurs d’activité, les domaines que vous couvrez et votre position sur le marché ?
Pour les initiés, BSI est tout à fait connu et reconnu. Nous sommes également parmi les trois plus importants organismes de certification au monde, mais vous avez raison, nous avons encore beaucoup de gens à rencontrer en France pour mieux nous faire connaitre, et je vous remercie de me donner l’occasion d’en toucher quelques uns ici. Nos clients sont aussi bien des grandes marques que des petites entreprises, situées dans plus de 150 pays. Notre CA Global s’établi en 2018 à 577 Millions d’Euros, nous n’avons pas d’actionnaires, car nous relevons d’une charte royale, un statut particulier en Grande Bretagne, qui nous confère la mission de promouvoir les normes et bonnes pratiques à travers le monde et d’y réinvestir nos bénéfices.
Le groupe existe depuis 1901, mais notre implantation en France est plus récente, en 1999. Nous offrons sur le marché français des services de certification, formation et autres audits de conformité.
Quels standards parleraient à nos lecteurs si l’on devait n’en citer que quelques-uns et dont vous êtes à l’origine ?
Je pense que vos lecteurs utilisent ou ont déjà utilisé, ou travaillent avec des normes BSI sans le savoir. Car l’ISO 9001 (1987) est basée en grande partie sur le British Standard BS5750 (1979), l’ISO 14001 pour l’environnement issue du BS7750, et bien d’autres comme l’ISO 27001 (BS7799) pour la sécurité de l’information. Plus récemment, et ce pourquoi nous nous rencontrons aujourd’hui, ce que BSI a développé avec le secteur sous le nom de PAS1192 est devenu l’ISO 19650, prenant une tout autre dimension.
Comment concrètement imagine-t-on et créé-t-on des standards ? Et comment cela se passe chez vous ?
Nous organisons et coordonnons des groupes de travail sur de nombreux sujets avec des parties prenantes de l’industrie, des services, des milieux scientifiques et universitaires. Suite aux réflexions menées avec ces derniers, nous rédigeons des projets de normes qui deviennent, dans un second temps, pour certains, des référentiels locaux, professionnels, voir européens ou ISO.
D’ailleurs en deux mots, quelle est la différence entre une norme et un standard et quels sont les plus importants dans le monde ?
La difficulté est que la langue anglaise ne fait pas de différence entre les termes : Standard est le seul mot. Toutefois, ce que vous voulez sans doute me faire dire, c’est que la norme est une bonne pratique documentée par un organisme de normalisation, le plus généralement, un organisme d’état ou un organisme spécialisé. Alors que le standard est une pratique adoptée par un ou plusieurs industriels dans un secteur donné. Dans notre cas, le PAS était un standard, devenu norme avec l’ISO.
Depuis quand la filiale française existe-t-elle, combien de personnes êtes-vous et comment êtes-vous organisés ?
Nous avons officiellement commencé nos activités en 1999. Nous étions établis au Havre, puis ensuite, à Lille. C’est toutefois à partir de 2013, après 3 ans à Paris, que BSI a réellement décidé de mettre l’accent sur notre développement en France. Nous avons aujourd’hui 47 collaborateurs. Nous sommes organisés par secteur d’activité à savoir les dispositifs médicaux, le secteur de la construction avec le BIM et les IOT, l’aéronautique et l’automobile, etc.
Quelles sont vos activités principales en France ? D’ailleurs, le marché français est-il important pour vous ?
Oui, le marché français est très important pour nous, désormais, une priorité pour le groupe. Nous enregistrons depuis quelques années une croissance à 2 chiffres de notre chiffre d’affaires.
Selon moi, le marché français est plus important en termes d’opportunités que le marché anglais qui est déjà arrivé à maturité, il peut générer de nombreuses possibilités en termes de certification de produits dans les années à venir. La construction est aussi un domaine dynamique, car nous avons de beaux fleurons français qui entraînent le marché vers l’innovation, nous sommes certains d’avoir un rôle à jouer.
A ceux qui rétorqueraient que BSI est une organisation Britannique et donc peu adaptée au marché français, que répondez-vous ?
Aujourd’hui BSI est plus international, qu’anglais dans la structure de ses résultats, même au niveau de son top management. Notre engagement fort dans l’ISO notamment, démontre que nous visons le monde, et non uniquement le marché britannique. De plus, nous connaissons parfaitement les besoins de nos clients sur le marché français grâce à notre ancrage local. Un autre élément d’importance réside dans le fait que nous avons anticipé les conséquences liées au Brexit, et obtenu le statut d’Organisme Notifié aux Pays-Bas, ce qui fait de nous un acteur pleinement européen, et nous permet d’accompagner nos clients sur l’ensemble de leurs projets en Europe.
Depuis quand BSI s’implique dans le domaine du BIM ?
Depuis 2014, BSI s’est particulièrement intéressé au BIM en créant la norme PAS1192, qui est à l’origine de la norme ISO 19650. Cette norme a été créée, pour garantir que les entreprises répondant aux appels d’offres de construction en utilisant l’approche BIM, répondaient bien aux exigences du gouvernement britannique, et nous allons certainement en parler plus tard, mais dans bien d’autres pays désormais.
Qu’est-ce qui ou qui est à l’origine de la norme ISO 19650 et pourquoi ?
La norme ISO 19650 s’inspire fortement de la série des normes PAS1192.
Et pour quelles raisons la certification des entreprises est-elle aussi importante selon vous pour que le BIM réussisse, notamment en France ?
Il est essentiel pour une entreprise de nos jours de faire l’effort d’adopter et faire perdurer dans son fonctionnement les meilleures pratiques et l’intégrer dans sa culture. L’adoption des normes a toujours été un vecteur fort de progrès, de cohésion entre les équipes, mais également de développement commercial. Le second avantage notable est de garantir à ses clients, son sérieux et sa fiabilité, et surtout ses compétences à tous les stades de leur collaboration. Si l’entreprise décide de le faire reconnaitre par la certification, il est toutefois important qu’elle le fasse avec un organisme réputé, qui inspirera confiance par sa réputation et son histoire.
Vous avez justement créé des services à destinations des entreprises sous la marques Kitemark for BIM. Pouvez-vous nous les décrire avec leur contenu svp ?
Le BSI Kitemark est une marque de certification déposée, détenue et exploitée par BSI. C’est l’un des symboles de qualité et de sécurité les plus reconnus. Ce marquage apporte une réelle valeur ajoutée aux clients et entreprises, mais également en matière de pratiques d’approvisionnement. Le BSI Kitemark était initialement utilisé exclusivement au Royaume-Uni, mais cette marque est désormais reconnue dans le monde entier comme marquage de qualité. La philosophie première est la conformité à la norme, mais avec d’autres exigences, qui en font un gage de qualité supérieure.
Vous pouvez donc à la fois faire une analyse, un assessment de l’entreprise et ensuite la former puis la certifier en BIM ?
Oui, mais il est important de comprendre la différence entre le conseil et l’audit de conformité d’un client. Notre travail est de vérifier si le client respecte les conditions d’exigences de la norme et le suivi des formations nécessaires à son obtention.
Cependant, nous ne sommes pas dans un rôle de conseil pour l’obtention de la certification BIM, car en tant qu’organisme de certification, nous devons rester impartial et appliquer les obligations liées au processus de certification.
Qu’est-ce que cette certification intègre et qu’est-ce qu’elle apporte ?
La certification ISO 19650 est basée sur la gestion de projet. L’idée est de vérifier avant tout que le client respecte les exigences de la norme. Une fois ces exigences respectées, cette certification permet de garantir à l’entreprise concernée son sérieux dans l’industrie et de renforcer sa confiance sur le marché.
Vous pouvez proposer cela sur tout le marché français et à tous types d’entreprise ou est-ce réservé aux grandes entreprises ?
Cela concerne, bien entendu, tous types d’entreprises. De la start-up à la grande entreprise du CAC 40 impliquée dans le BIM.
Cela intéresse autant les architectes que les ingénieurs, les entreprises, voire même les industriels ?
Tout à fait, tous les intervenants sur l’ensemble du projet sont concernés par le BIM.
Comment une entreprise intéressée peut- elle vous contacter ?
Nous sommes toujours à l’écoute des besoins de nos clients et nous serons ravis de les accompagner dans leur processus de certification. Nous sommes toujours disponibles pour répondre à leurs demandes et les accompagner dans leurs démarches.
Comment voyez-vous le marché français par rapport au Royaume-Uni et à ses voisins? Avons-nous du retard ?
Le marché du Royaume-Uni et du Benelux sont précurseurs dans le domaine. Le marché français a su démontrer un grand intérêt pour le BIM, il y a donc de belles perspectives d’évolution à venir, mais nous n’en sommes qu’aux prémices.
Avez-vous un message particulier à faire passer aux lecteurs d’ABCD Blog ?
Il est important de prendre en compte pour accompagner le développement du BIM en France, que toutes les entreprises concernées ont besoin d’une certification pour rester compétitives sur le marché européen et sur le marché national.
Richard, un grand merci pour cette belle présentation de BSI qui éclairera le monde de l’AEC en France. BSI est une organisation très importante pour le développement du BIM. Nous vous souhaitons un grand succès en France !