Inscriptions ouvertes au niveau régional ! Ne tardez plus !
Nous avons cette semaine la chance de recevoir Jonathan Pires, Expert BIM et Référent National de la compétition internationale Worldskills qui récompense de jeunes étudiants pour leurs projets développés en BIM. Tous les pays du monde sont représentés et Autodesk est l’un des sponsors de ce prestigieux concours.
Jonathan Pires
bim@cofom.org
Expert National Construction Digitale
Avec plus de 63 métiers répartis dans plusieurs secteurs : alimentation, automobile, BTP, communication, industrie, service, végétal (https://www.worldskills-france.org/la-competition/metiers-en-competition), l’association Worldskills France a pour but de valoriser l’excellence et la jeunesse dans les métiers. Et particularité de cette édition, le BIM et le numérique font une apparition fracassante, notamment en rapport avec l’avènement du métier de construction digitale dont Jonathan est un Expert.
Il convient de se pencher sur l’organisation et le déroulement global de la compétition afin de comprendre comment les heureux élus sont choisis :
- Les régions organisent une sélection régionale sur les métiers pour lesquels elles souhaitent se positionner,
- Le meilleur compétiteur régional de chaque métier est sélectionné pour participer à la finale nationale,
- La finale nationale se tient dans un lieu unique avec tous les métiers.
- Le médaillé d’or, de la finale nationale, va représenter la France lors de la compétition internationale.
- Le médaillé d’argent, de la finale nationale, va représenter la France lors de la compétition européenne.
Le métier « Construction Digitale » est une nouvelle qualification professionnelle qui a été ajoutée aux autres métiers déjà existants en compétition l’année dernière.
Les outils utilisés sur ce métier important sont ceux d’Autodesk : Autodesk Revit pour la modélisation BIM, Autodesk Navisworks pour la coordination et visualisation de maquettes pluridisciplinaires, et Autodesk Construction Cloud pour la collaboration distante.
Les principaux modules de l’épreuve comprennent :
- Configuration BIM – Mise en place et paramétrage d’une plateforme collaborative
- Modélisation et collaboration – Modélisation structure et architecture à partir de plans 2D
- Documentation – Extraction de quantités, production de plans/coupes/élévations
- Coordination des maquettes – Superposition de maquettes et identification des conflits
- Ordonnancement et quantités – Création d’une vidéo timeline de la construction du bâtiment
Les principales compétences requises sont :
- Maîtrise des logiciels Autodesk,
- Maîtrise du processus de collaboration BIM,
- Compréhension de pièces écrites (cahier des charges, convention BIM),
- Compréhension de pièces graphiques (plans, coupes, élévations, détails techniques…),
- Connaissance synthèse technique et architecturale.
- Connaissance de l’environnement normatif international (ISO 19650).
Jonathan, pourrais-tu stp te présenter en quelques mots ?
Je travaille actuellement en tant qu’ingénieur BIM et Transformation Numérique à la Fédération Française du Bâtiment à Paris.
Ma mission est d’informer et d’accompagner les entreprises adhérentes sur l’ensemble de ces sujets afin de les préparer à l’évolution de nos métiers.
Par le passé, j’ai suivi un cursus d’ingénieur BTP auquel j’ai ajouté le diplôme du Mastère Spécialisé BIM de l’école d’ingénieurs du CESI de Nanterre.
Tout ce cursus a été fait en alternance au sein d’un major du BTP, au sein duquel j’ai ensuite travaillé pendant plusieurs années en tant qu’ingénieur BIM/synthèse.
Quel est ton rôle chez Worldskills France ? Et comment t’organises-tu ?
J’ai été nommé expert du métier Construction Digitale au sein de Worldskills France.
Mon rôle consiste à comprendre les attendus de la compétition internationale, d’organiser la finale nationale, fournir aux régions le sujet de leur sélection, mais également accompagner les candidats qui participent aux compétitions internationales.
Toutes ces missions sont réalisées conjointement avec les différentes directions internes à Worldskills France (performance, communication, partenariat).
Mon agenda professionnel est organisé de façon à ce que je puisse accomplir ma mission.
Le métier est actuellement en pleine construction et évolution, je suis d’ailleurs à la recherche de personnes motivées qui souhaiteraient faire partie de l’équipe métier.
C’est toi qui a défini le sujet ?
Le sujet de la finale nationale a été réalisé à partir des attendus du descriptif technique international du métier.
Il a été co-construit avec un prestataire (BIM BAM BOOM).
Les données de base du sujet sont celles du projet de la construction du Pôle Services Bâtiment de la FFB du Puy-de-Dôme.
Vois-tu des talents émerger lors de cette belle compétition ? Et notamment lors de la finale nationale ?
Oui, on peut voir clairement des talents émerger mais je dirais surtout que l’on peut voir les différents profils se dessiner.
Ces jeunes n’en sont qu’au tout début de leur carrière et nous avons pu identifier rapidement que certains candidats étaient plus intéressés par l’aspect modélisation, d’autres par l’aspect données et certains par l’aspect programmation graphique ou développement.
Une chose est sûre, tous les candidats peuvent dès demain travailler en entreprise.
Comment les aides-tu et les suis-tu ?
Les candidats se préparent eux-mêmes pour la sélection régionale.
S’ils sont sélectionnés pour participer à la finale nationale, c’est l’association Worldskills au niveau régional qui les prépare en coordination avec leur référent métier.
Les candidats participant aux compétitions internationales, sont quant à eux préparés techniquement par un Centre d’Excellence. La préparation physique et mentale est assurée par l’association Worldskills France.
Il faut compter environ huit semaines de préparation au total pour les compétitions internationales.
Es-tu satisfait et fier de ces premiers vainqueurs ?
Oui, très satisfait.
Dans le cadre de cette première finale nationale, nous avions organisé des pré-sélections au sein de différentes entreprises et écoles.
Les candidats qui ont été sélectionnés représentent d’ailleurs tous les acteurs qui doivent collaborer en processus BIM : maîtrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre, entreprise de travaux, géomètre.
Le niveau des candidats était très élevé, le classement sur le podium s’est joué à quelques points techniques particuliers mais aussi à la capacité de concentration et de production en compétition.
Ils ont été irréprochables sur cette compétition et je suis certain qu’ils sont seront les meilleurs ambassadeurs de cette épreuve pour les années à venir.
Jonathan bravo et un grand merci !
La finale nationale a donc eu lieu en janvier 2022 et elle a permis de récompenser un médaillé d’or – Pierre Loir – à qui nous avons le plaisir de poser quelques questions.
Pierre Loir
Chargé d’études BIM chez Eiffage Construction Sud-Est
pierre.loir@eiffage.com
Bonjour Pierre, pourriez-vous svp vous présenter en quelques mots et nous dire quel est votre parcours et position actuelle ?
Bonjour, j’ai une formation d’ingénieur en Génie Civil. Je suis BIM manager chez Eiffage Construction Sud-Est depuis bientôt 3 ans. J’y ai été embauché à la suite de mon stage de fin d’études.
Faisiez-vous déjà du BIM à l’école ? Etait-ce une passion pour vous ?
Pas du tout ! J’ai dû avoir une quinzaine de jours de formation au total dans mon parcours, ce qui s’apparente plus à une introduction au BIM. Mais cela a suffi pour m’intéresser et me motiver à en découvrir plus une fois sorti de l’école. Une fois bien au courant, on se rend compte des multitudes d’applications que cela peut avoir et cela devient passionnant.
Comment avez-vous eu l’idée et l’envie de participer aux Worldskills ? Etait-ce lié à votre passion ? Ou un challenge personnel ?
C’était une opportunité. J’ai entendu dire qu’on recherchait des candidats et j’ai donc postulé avec le soutien de ma hiérarchie. On a donc entamé la préparation avec mon supérieur et les équipes de la région PACA, préparation qui nous a amené à gagner la médaille d’or aux finales nationales.
Connaissiez-vous déjà les solutions Autodesk ?
Oui, bien sûr. J’étais déjà un utilisateur de Revit et Navisworks dans le cadre professionnel.
Le concours vous a-t-il paru difficile ? Imaginiez-vous le gagner ?
C’était intense. 18 heures d’épreuves réparties sur 2 jours et demi et demandant une concentration importante pour éviter les écueils, c’était éprouvant. Mais ça l’a été pour tous et le résultat était serré, donc ce fut une belle première édition.
Qu’est-ce que vous avez appris en participant à ce concours ?
Je me suis amélioré dans la gestion du temps et de la pression. J’ai surtout découvert la machine Worldskills et la réserve de talents que cela peut représenter. Cela permet de hausser son niveau d’exigence propre et de faire un vrai travail sur soi afin d’être plus performant.
Cette victoire a-t-elle changé votre vie ?
C’est sûr que c’est une belle mise en valeur et que l’on devient ensuite un bon vecteur de communication pour beaucoup de gens.
Quels objectifs vous fixez-vous pour la finale en Chine ?
On n’a pas encore de référence donc bien sûr, on vise la plus haute marche. Mais l’important, c’est de se préparer du mieux possible pour ne rien regretter et d’être exemplaire pour montrer une voie à suivre lors des éditions suivantes.
Et après, quelle carrière comptez-vous faire ? Ou souhaitez-vous poursuivre vos études ?
Le BIM management me convient bien et je ne pense pas reprendre d’études.
Bravo pour cette victoire et merci pour vos réponses !
Mais c’est avec plaisir. Je conseille à tous les jeunes de moins de 25 ans de tenter cette expérience Worldskills. Il n’y a que du bon à prendre et de super choses à vivre.
Enfin, nous interviewons aussi Rémy Egea, le médaillé d’argent émérite de la finale nationale qui n’a pas gagné hélas mais qui a fait une très belle prestation.
Rémy Egea
Chef de Projet BIM chez Seqens
remy.egea@seqens.fr
Bonjour Rémy, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs/lectrices et nous dire ce que vous faites dans la vie ?
Bonjour, je suis actuellement en poste chez Seqens, un bailleur du groupe Action Logement, en tant que chef de projet BIM. Mes missions se divisent en trois volets : premièrement la mise en place de la démarche BIM, avec notamment la rédaction des documents BIM (cahier des charges, matrice de détails …). C’est essentiel pour que nos projets correspondent à nos attentes et soient exploitables par notre système informatique. Le second va être le suivi de projet. C’est la suite logique, nous devons nous assurer que les opérations sont conformes à nos attentes. Il faut pour cela être présent sur les projets pour guider et parfois même accompagner les maitrises d’œuvres à mener les projets en BIM. La dernière mission principale va être l’innovation et la veille technologique. Le BIM est en pleine effervescence, de nombreux outils et logiciels voient le jour et c’est aussi mon rôle de regarder ce qui se fait, de peser le pour et le contre afin de présenter à ma hiérarchie des solutions qui peuvent nous apporter de la simplicité dans les métiers actuels.
Etiez-vous déjà un geek ou passionné de BIM depuis longtemps ?
En ce qui me concerne j’ai toujours aimé avoir un œil sur les innovations et les gadgets à venir. Lors de mon DUT Génie Civil, j’avais déjà eu une première approche de la modélisation mais sans aller dans le détail. Lors de ma formation d’ingénieur BTP, j’ai eu une formation au BIM, ce que cela représente et quel l’enjeu que ce processus représente. A ce moment-là, j’étais en Alternance chez GTM Bâtiment du groupe VINCI Construction. Et je n’avais pas vu l’utilisation du BIM sur chantier, pourtant je sentais que cette méthodologie pouvait apporter énormément. A la fin de mon cycle Ingénieur, mon école, le CESI de Nanterre proposait un Master Spécialisé Management de Projet de construction avec option BIM, le tout en alternance. Je me suis dit que de toute façon dans quelques années, le BIM deviendrait une norme, autant sauter le pas maintenant plutôt que de suivre le mouvement dans quelque temps.
C’est une méthode de travail qui m’a peu à peu séduite. Avec le temps, plus j’en apprends sur le sujet, plus je vois les possibilités d’utilisation que cela peut apporter.
Qu’avez-vous appris et retenu de ce concours ?
Ce concours m’a permis de me rappeler que rien n’est gagné d’avance et que la persévérance et le travail finissent toujours par payer.
Etiez-vous beaucoup déçu de ne pas gagner ?
Pierre Loir qui a fini à la première place est très compétent, il n’est pas là par hasard. J’ai fait ce que j’ai pu. J’ai donné le meilleur de moi-même donc je ne vois pas de raison d’être déçu. De plus, j’ai énormément gagné à participer à ce concours, sur le plan humain et social. Worldskills est une compétition de tous les métiers. Voir et échanger avec les compétiteurs qu’ils soient du même domaine ou d’un autre est une expérience unique. Que je ne pourrais malheureusement pas réitérer en tant que compétiteur. Cela m’a rappelé que la seule limite qui existe est celle que l’on s’impose. Il faut avoir des rêves et des objectifs pour avancer. Et il faut se donner les moyens de réussir et d’atteindre ses objectifs.
Selon vous, qu’est-ce qui a fait que vous n’avez pas gagné ?
Selon moi, j’ai fait que ce j’appellerais un faux départ. J’ai essayé de me dire que c’était un jour comme un autre, et lors du top départ, sentir toute la pression du concours m’a déstabilisé et fait rater des points. J’ai essayé de me sortir de la pression du concours en faisant comme si de rien n’était, mais cela ne m’a pas réussi. Le soir même, je n’étais pas fier du travail que j’avais rendu, mais je savais que je ne devais pas être le seul dans ce cas et qu’il fallait avancer. C’est ce qui m’a permis de me reconcentrer et de donner le meilleur de moi-même les jours qui ont suivi.
Cela vous a-t-il donné envie d’approfondir vos connaissances en BIM et numérique ?
Le BIM est un virus, quand on l’attrape, il vous passionne et vous pousse tous les jours à aller de l’avant et à chercher ce qui se fait de mieux dans le domaine. Discuter et découvrir des profils variés comme au Worldskills m’a donné envie de travailler sur différents sujets et de parfaire mes connaissances dans le domaine.
Connaissiez-vous les solutions Autodesk ?
Je connais une partie des solutions que propose Autodesk. Mais j’avais déjà ressenti lors de ma première approche du BIM en DUT, que Autodesk avait le souhait de simplifier les métiers autour de différents logiciels, notamment avec Revit et Robot Structural Analysis. Durant mon cycle ingénieur j’ai découvert de nouveaux logiciels tels que Navisworks. A ce moment-là, je faisais de la synthèse de plan sur AutoCAD et ce n’est vraiment pas le plus pratique. Par la suite lors de mon Mastère, j’ai découvert d’autres produits qu’Autodesk met en place (BIM360, Civil 3D, InfraWorks…). Et j’ai aussi des connaissances dans d’autres domaines qui utilisent des solutions Autodesk (3ds Max, Inventor, Fusion 360).
Comment voyez-vous votre carrière progresser ?
De ce que je vois, aujourd’hui les acteurs du bâtiment ne sont pas tous matures sur le BIM. C’est un nouveau support numérique qui vient s’immiscer peu à peu dans le bâtiment. A cours terme, le métier est avant tout un métier d’accompagnement vers la transition du numérique. Dans le temps, le BIM sera acté et déployé à grande échelle. Il sera la base de l’innovation et de nouveaux processus de travail qui le remplaceront. De mon point de vue, le BIM est un état d’esprit, une méthode qui vise à s’améliorer continuellement. Demain, les métiers du BIM seront des métiers de l’innovation.
Merci Rémy et bravo pour ce qui reste malgré tout une réussite !
Après ces beaux témoignages, n’oubliez pas que vous pouvez vous aussi vivre ce rêve et qu’il est toujours possible et temps de s’inscrire aux sélections régionales (jusqu’à fin octobre 2022) afin d’aller en finale nationale, internationale ou européenne.
Avant tout, il est important de vous inscrire pour les sélections régionales ici : https://inscription.cofom.org/inscription/candidat/
Et vous pouvez toujours contacter Jonathan Pires ci-dessous. N’oubliez pas les dates clés indiquées ci-dessous.
Jonathan Pires
bim@cofom.org
Expert National Construction Digitale