Selon Lorenzo Bellicini, Directeur Général du CRESME (Centre de Recherche National du BTP), le BIM en Italie pourrait permettre de diminuer de plus de 30% les coûts de construction du bâtiment. Il décortique tous les avantages de cette méthodologie riche en informations simulant le processus de construction d’un projet dans un article sur Il Sole 24 Ore.
Il met en évidence l’intérêt que représente cette maquette numérique tridimensionnelle chargée en informations permettant la maitrise totale des coûts et des quantités puisqu’on y intègre aussi les données structurées des Fabricants, associées aux informations de phasage dans le temps.
Le BIM est bel et bien le Cheval de Troyes de la révolution digitale qui est en cours au Royaume-Uni, dans les Pays Scandinaves et aux USA.
L’Italie n’est pas en reste puisqu'il existe un Groupe de pionniers aguerris qui se battent parmi lesquels Alberto Pavan de l’UNI (AFNOR français), Angelo Ciribini (Professeur à l’Université de Brescia) et d’autres… Mais il y a hélas trop peu de projets conçus et réalisés en BIM.
En tête du petit groupe de pionniers Angelo Ciribini, un expert de premier plan au niveau européen, professeur à l'Université de Brescia et animateur de groupes d’échanges dans le monde académique et entrepreneurial. Il parle de «ré-évolution" pas limitée au BIM mais à la numérisation globale de l'industrie du BTP, si on considère d'autres technologies telles que la réalité augmentée, l’additive Manufacturing (impression 3D), et la Gamification (utilisation des technologies issues des jeux vidéos), secteurs sur lesquels Autodesk a une longueur d’avance puisqu’il adresse tous ces marchés avec des technologies à la pointe et leaders telles que Revit, 3ds Max, Maya, etc. " Il est donc maintenant question de faire entrer les bâtiments dans un paradigme de fabrication de la quatrième révolution industrielle."
L’inconnue italienne n’est pas uniquement le retard culturel et opératoire et la capacité qu’ont les entreprises, les concepteurs et autres acteurs à casser le modèle actuel de viabilité économique afin de choisir l’efficacité et le ROI du BIM. Etant entendu que l’ancien modèle économique s’est bâti sur la marge de gains comprise entre la différence entre le projet initial et le résultat final comme le démontrent les projets publics en cours. La France en est-elle finalement si éloignée ?
Selon M. Bellicini, il constate que les entreprises, à quelques exceptions près et qui peuvent être comptées sur les doigts d'une main, ont également perdu la capacité de coordination sur le chantier, sans laquelle la mise en place du BIM n’est même pas envisageable."
Article à consulter avec intérête sur le site d’Il Sole 24Ore ici.