Le BIM en région avec Julien Buguet, ou l’itinéraire d’un jeune professionnel du BTP talentueux au sein d’un Groupe dynamique
Nous avons cette semaine le plaisir de recevoir Julien Buguet, BIM Manager et Leader chez BATI.P, une Société du Groupe Pelletier qui gagne à être connue. Julien est un surdoué de sa génération car il a pris les rênes du BIM au sein du Groupe juste après ses études de bâtiment. Mais découvrons son parcours et son travail au sein de cette belle Entreprise de construction de la région d’Aix-les-bains.
Bonjour Julien et bienvenu sur ABCD Blog. C’est un vrai plaisir de te recevoir afin d’en savoir un peu plus sur ton parcours riche et la Société pour laquelle tu travailles.
Pourrais-tu tout d’abord te présenter et nous parler de ta formation d’origine ? Tu es un vrai produit de la filière BTP je crois ?
Bonjour Emmanuel, je voulais tout d’abord te remercier pour l’invitation, c’est un grand honneur pour moi d’être ici aujourd’hui !
Pour me présenter rapidement, je suis un jeune BIM Manager de 25 ans. J’ai intégré le Groupe PELLETIER en alternance en 2016, puis j’ai poursuivi dans cette société dès la fin de ma formation. Je suis issu de la filière BTP, en effet. Je suis titulaire d’un DUT Génie Civil et Construction Durable (BAC+2), ce qui m’a permis d’avoir une culture générale du monde de la construction, et de la culture « BIM ».
Etais-tu déjà passionné par les nouvelles technologies et le BIM lorsque tu as fait tes études ?
Passionné, c’est le mot. J’ai découvert le processus BIM et le logiciel Revit au lycée, lors de ma formation en STI2D Architecture et Construction. C’est à ce moment-là que j’ai tout de suite eu une vraie passion pour le BIM. C’est d’ailleurs grâce à cela que je me suis orienté en DUT par la suite pour me spécialiser dans le BTP et m’orienter vers le « BIM ».
Pourrais-tu nous présenter ton rôle et tes missions au sein du Groupe Pelletier et plus particulièrement BATI.P ? Et nous présenter la société pour ceux qui ne la connaîtraient pas ?
Pour commencer, le Groupe PELLETIER existe depuis 1993 avec la société historique BAREL ET PELLETIER, entreprise de maçonnerie et entreprise générale. La notion de Groupe PELLETIER est beaucoup plus récente, elle date de 2015.
La société BATI.P, dont je fais partie, a été créée en 2000, il s’agit de la branche ingénierie, OPC et maitrise d’œuvre du Groupe PELLETIER. Nous intervenons essentiellement sur des projets internes, aussi bien en logements, bureaux, bâtiments industriels, centres hospitaliers, résidences de tourisme en montagne, etc.., mais nous nous orientons de plus en plus vers des projets extérieurs au Groupe.
La dernière société du Groupe est La Cascade, notre société de promotion immobilière depuis 2009.
Pour revenir à ta question, mon rôle est de gérer et développer les innovations technologiques au sens large. C’est-à-dire le BIM, mais aussi l’impression 3D, et toutes les technologies qui peuvent aider à optimiser les moyens techniques et humains, que ce soit au bureau ou sur le chantier. Je m’occupe aussi en parallèle de toute la partie numérique du Groupe. C’est-à-dire l’informatique, la communication digitale, les sites internet, etc… Un vrai couteau suisse, version BTP Savoie !
Si je rentre ensuite plus dans le détail de mes missions au sein de BATI.P, j’ai plutôt un rôle de BIM Manager entreprise et BIM Modeleur. Je développe et gère le processus BIM interne, je gère quelques collaborateurs, je réalise des missions de BIM Management, et aussi des maquettes BIM de tous types, ainsi que des phasages (GOE, TCE, Méthodes, etc.). Tout cela pour répondre à des concours, mais aussi pour la phase d’Exécution.
Quelles sont les grandes activités de BATI.P ? Faites-vous aussi de la promotion immobilière ?
BATI.P est une petite entreprise de 7 collaborateurs (pour environ 80 collaborateurs au total au sein du Groupe). Nous travaillons essentiellement sur de la maitrise d’œuvre pour des projets internes, sur du chiffrage TCE, de l’OPC, sur des concours de Conception-Réalisation de tous types et sur de la rénovation énergétique. Le pôle BIM de BATI.P est essentiellement interne au Groupe pour le moment, mais il a pour vocation d’évoluer.
La promotion immobilière est présente dans le Groupe. Elle est partie prenante dans la réussite du Groupe PELLETIER et dans son évolution. Chez BATI.P, nous faisons la conception, le suivi de réalisation, la gestion des TMA, et la livraison des logements pour notre société de promotion immobilière.
Tu as eu une ascension fulgurante ! Félicitations ! Quels ont été tes différents rôles ?
Merci pour le compliment, c’est vrai que je ne pensais pas gravir les échelons aussi rapidement.
Mes rôles ont été très variés au sein du Groupe PELLETIER, en seulement 5 ans.
Je suis tout d’abord arrivé comme BIM Modeleur Gros Œuvre, c’est-à-dire que je faisais essentiellement de la maquette numérique béton et des plans. Puis, je me suis spécialisé sur les méthodes de chantier (Plan d’Installation de Chantier, réseaux sous dallages, etc.), puis BIM Modeleur Tous Corps d’Etat, et enfin BIM Manager. Sur la partie BIM Management, je développe et je perfectionne le processus BIM en interne, et je réalise aussi des missions de BIM Management pour des chantiers interne. Depuis maintenant un an, je forme les collaborateurs au processus BIM et au logiciel Autodesk Revit.
Est-ce impressionnant pour un jeune diplômé d’accéder à ce type de responsabilités ?
Je ne dirai pas impressionnant, mais gratifiant. Je n’ai jamais eu peur de relever des défis, et même avec mon jeune âge, j’ai su rapidement prendre mes marques au sein de la société pour développer le processus BIM. Le plus compliqué, est d’arriver en tant que simple alternant en BAC+2, et de vouloir changer les habitudes de travail de tout un Groupe. Il m’a fallu beaucoup de pédagogie et d’adaptation pour montrer le bénéfice du processus BIM aux collaborateurs, tout en apprenant la technique du monde du BTP.
D’ailleurs, comment vois-tu l’importance du numérique et du BIM pour une société telle que la vôtre ? Est-ce notamment l’un des piliers de la stratégie de votre entreprise ?
Alors oui, c’est un pilier de la stratégie du Groupe PELLETIER. Le Président, Patrick PELLETIER, a toujours été tourné vers l’avenir, afin d’avoir en permanence une longueur d’avance sur les autres PME du bâtiment. Il s’est intéressé très tôt au BIM et aux maquettes numériques. Ce qui m’a d’ailleurs permis de rentrer dans la société. Il faut savoir qu’à mon arrivée, il y avait seulement 2 collaborateurs formés à AutoCAD, et la notion de 3D n’existait pas. Les autres collaborateurs travaillaient encore à la main, avec un bon vieux kutsch, et certains avec des viewers DWG.
Avec le recul, le BIM et les maquettes numériques vont devenir incontournables pour toutes les sociétés du BTP. Pas seulement les leaders nationaux, mais aussi les PME régionales comme la nôtre, et les TPE. Cela permet, dès la conception, de se rendre compte de nombreux problèmes en amont du chantier, mais aussi d’optimiser les échanges et le temps des collaborateurs. Un exemple concret de gain de temps sur les études gros œuvre : Actuellement, si nos économistes gros-œuvre chiffraient un projet à la main, cela leur prendrait environ une semaine. Avec le BIM, il nous faut seulement un jour, à un jour et demi, pour produire la maquette BIM gros-œuvre du projet, le quantitatif, et les plans de repérages des différents ouvrages. Donc, un travail de 5 jours se transforme en un travail d’un jour et demi. C’est là, la force du BIM. Vu que tout est lié, et que chaque composant possède des informations, il est facile de gagner du temps sur l’exploitation des données. On optimise donc le temps sur les tâches qui n’apportent aucune valeur ajoutée, pour permettre aux économistes d’approfondir les détails techniques, et l’optimisation des prix. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Aujourd’hui, nous avons un processus 100% maquettes numériques en interne. Pour tous nos chantiers, nous réalisons les maquettes numériques Gros Œuvre et/ou TCE, les méthodes de chantiers, les phasages, et les quantitatifs avec les outils numériques.
Quelle est la journée type de Julien Buguet et quelles sont tes missions ?
La question fatidique ! Il faut s’avoir que je n’ai pas de journée type au vu de mes nombreuses missions. Il y a souvent des urgences chantier ou rendus d’études/concours, qui viennent bouleverser le planning. Mais dans l’ensemble, dans une journée type, je réalise quelques maquettes numériques, je forme mes collaborateurs, et accomplis quelques missions de BIM Management. C’est en principe de grosses journées.
As-tu une équipe sous ta responsabilité et comment êtes-vous organisés ?
J’ai une petite équipe sous ma responsabilité. J’ai actuellement un alternant BIM Modeleur, qui travaille sur la partie gros œuvre, TCE, et méthodes. Je forme aussi un référent BIM Conducteur de travaux, un référent BIM Méthodes de chantier, et un référent BIM Etudes Gros Œuvre. L’équipe BIM va s’agrandir d’année en année. Je recherche d’ailleurs un second alternant BIM Modeleur pour venir renforcer l’équipe dès la rentrée de septembre 2021.
Quels sont les plus beaux projets sur lesquels tu aies travaillé en BIM et dont tu sois fier ?
Tous les projets sont merveilleux et uniques, cependant, il y a deux projets pour lesquels je suis fier, il s’agit de mes deux premiers projets full BIM.
Le 1er est l’IME Camille Veyron à Bourgoin-Jallieu. J’étais encore alternant à l’époque, et j’étais chargé de réaliser les maquettes gros-œuvre, réseaux sous dallage, charpente métallique, et menuiseries extérieures. J’ai énormément appris sur ce projet. Aussi bien sur le processus BIM, le logiciel Revit, que sur la technique bâtiment et sur le savoir-faire de l’entreprise.
Le second est plus spécifique, car il s’agit du projet MOOVABAT, un projet de recherche et développement sur les bâtiments de laboratoires versatiles, pour lequel le Groupe PELLETIER est un acteur majeur. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais pour faire simple, il s’agit d’un bâtiment dans lequel il est possible de venir changer à volonté la position et la typologie des pièces à l’aide de modules fabriqués en usines. En gros, un bâtiment plug and play. Sur ce projet, j’étais chargé de réaliser la maquette numérique gros œuvre, corps d’état secondaires, VRD, et des modules. Avec mon tuteur de l’époque, Alexis PELLETIER, nous avons conçu et modéliser le principe des modules, ainsi que tout le système qui permet de glisser le module dans le bâtiment, peu importe son niveau. Un très beau projet novateur.
Y-a-t-il des moments plus difficiles à gérer ?
Comme dans tous les métiers du BTP, oui, il y a des périodes de rush qui sont plus difficiles à gérer. Il arrive, régulièrement, qu’il faille traiter des dossiers dans l’urgence, ou que plusieurs dossiers compliqués tombent en même temps. Qu’au même moment, je doive faire un dépannage informatique ou logiciel, etc. C’est sûr que parfois c’est difficile, mais c’est ce qui fait aussi le charme du BTP. Chaque jour est différent, et on ne sait jamais ce qu’il peut nous arriver.
Sur quelles technologies vous appuyez-vous principalement ? Revit, Dynamo, Navisworks ?
Nous travaillons essentiellement sur Revit pour la modélisation, les plans, les quantitatifs et les phasages basiques, et avec Naviswork pour les détections des conflits et le planning 4D. Pour les études de prix, nous utilisons le logiciel ATTIC+. Et pour permettre aux conducteurs de travaux et aux chefs de chantier de visualiser la maquette BIM, nous utilisons des viewers IFC.
Utilisez- vous une plateforme collaborative pour collaborer ?
De plus en plus, nous mettons en place des plateformes collaboratives pour nos projets. Soit à la demande du client si nous sommes seulement en entreprise générale, soit pour nous-mêmes sur nos projets internes. Nous utilisons essentiellement Kroqi. Et lorsque nous avons besoin d’outils plus sophistiqués, nous utilisons d’autres plateformes, comme Autodesk BIM 360, AxeoBIM, etc.
L’openBIM est-il un point important pour vous dans le cadre de la collaboration ?
Oui, l’openBIM est un point important pour nous. Mais pas pour tout. Nous utilisons beaucoup le standard IFC pour permettre à nos collaborateurs de visualiser les maquettes numériques facilement sur ordinateur et tablette. Nous l’utilisons aussi pour communiquer avec d’autres logiciels tel que ATTIC+ ou encore BIM Pleiade. Cependant, nous ne l’utilisons pas pour « travailler » avec. Il est difficile actuellement de retravailler sur un IFC après l’avoir importé dans un logiciel de modélisation. Il y a encore beaucoup de pertes de données. Si un architecte ou un bureau d’études nous fournit une maquette IFC, nous l’utilisons en fond de plan pour recréer notre propre maquette BIM en fonction des besoins (Structure ou Corps d’état secondaires).
Quels sont les grands bénéfices et le ROI que vous apporte le BIM et le numérique ?
Le BIM apporte surtout de la clarté et de la compréhension au projet. Ne serait-ce que la maquette numérique qui permet de voir le bâtiment en 3D, permettant ainsi de limiter énormément les problèmes sur chantier. Mais le gain le plus important, est réalisé sur les échanges entre les différents acteurs et sur l’exploitation des données. Pendant toutes les phases du projet, il est facile de gagner du temps sur l’exploitation des données de la maquette numérique. Que ce soit pour les quantitatifs, mais aussi pour les plans de repérages. Si la maquette est bien modélisée et bien renseignée, fini les oublis d’actualisation de plans ou de quantitatifs. Tout est lié. Nous gagnons aussi énormément de temps pour la réalisation des méthodes de chantier. Grâce à la maquette numérique, il est beaucoup plus simple et rapide de positionner la grue, la base vie, les passerelles, les réseaux sous dallages, etc. du projet. On optimise donc la qualité de la préparation de chantier, mais aussi les dépenses. Tout mis bout à bout, cela permet un gain de productivité des différents acteurs du projet.
Cependant, il faut s’avoir que l’on n’arrive pas à un tel gain de productivité rapidement. Il faut développer son processus et l’adapter aux méthodes de travail de l’entreprise. De notre côté, il nous a fallu environ 3 ans avant d’être rentable sur le processus BIM et les maquettes numériques. C’est un long travail de pédagogie pour convaincre les collaborateurs de l’intérêt du BIM et des maquettes numériques, mais aussi d’optimisation, de création de gabarits, de création de familles, de formations internes, et de standardisation du processus. C’est un investissement humain, et technologique, mais qui est grandement bénéfique par la suite.
Vous êtes certainement l’un des leaders de votre région mais le BIM vous donne-t-il des envies de vous développer au-delà de votre région ?
Jusqu’à aujourd’hui, nous travaillons essentiellement sur des projets locaux, répartis entre la Savoie, Haute-Savoie, Isère, et l’Ain. Nous n’avons pas pour vocation de devenir un constructeur-promoteur national. Cependant, l’objectif à moyen terme est de proposer des missions de BIM Management, de conseils, et de modélisation. Dans un premier temps, localement je pense, mais par la suite, pourquoi pas plus loin. A voir ce que l’avenir nous réserve.
Vous avez aussi une activité Industrialisation de la construction et modulaire « béton » très intéressante. Pourrais-tu nous en dire quelques mots ?
Fin 2020, le Groupe PELLETIER a fait l’acquisition de la société Alpha Modules, située à Rumilly (74). L’objectif de cette société est de développer la construction modulaire béton pour les logements, hôtels, résidences de tourismes, etc.. Nous travaillons actuellement sur la construction de 85 logements à Sales, à côté de Rumilly, où nous expérimentons et développons le concept. Pour le moment, les modules sont livrés brut béton, avec un panneau de façade bois et une menuiserie intégrée. Mais l’objectif à court terme est de proposer des modules finis. Le gain sur chantier est impressionnant. Un bâtiment de 26 logements en R+2 met moins de 2 semaines pour sortir de terre.
Est-ce que Revit est utilisé dans ce contexte ?
Oui, le logiciel Revit et le processus BIM ont tout leur intérêt sur la construction modulaire. Nous devons anticiper le moindre élément pour l’intégrer au module directement en usine, bien avant le début du chantier. Il est donc primordial que tout soit modélisé dans le moindre détail, pour ne pas laisser place à des erreure sur chantier. La tolérance est au millimètre. Nous utilisons donc Revit pour la modélisation technique et détaillée des modules, des réseaux, et du bâtiment dans son ensemble, ainsi que pour la réalisation des plans de fabrication.
Avez-vous des scans laser et des drones que vous utilisez pour vos chantiers et vos workflows ?
En interne, nous n’en avons pas. Cependant, nous travaillons beaucoup avec la société ATFF pour le relevé de nos différents chantiers. Aussi bien en EXE que pour du relevé de l’existant. Nous travaillons aussi avec l’IUT de Chambéry, qui nous met ponctuellement à disposition son scan pour nous permettre de réaliser de petits relevés, que ce soit pour des bâtiments, ou encore pour relever l’environnement afin de réaliser les méthodes de chantier directement sur la base des nuage de points. Nous avons plus de 800 Go de nuages de points. Ce qui montre notre engouement pour cette technologie !
La RV/RA font-elles partie des approches que vous développez et utilisez ? Quid du Generative Design ?
La Réalité Virtuelle et la Réalité Augmentée font partie de mes axes de recherches et Développement à moyen terme, mais principalement pour la promotion immobilière dans un premier temps. Sur chantier, la réalité augmentée est intéressante pour l’exploitation-maintenance d’un ouvrage, surtout sur la partie réseaux. En revanche, pour le chantier en lui-même, je ne suis pas encore tout à fait convaincu de son efficacité, même si j’ai de nombreux contacts dans le domaine. Mais oui, je travaille sur le sujet.
Pour le Generative Design, nous ne l’utilisons pas encore, mais je guette activement la technologie. Il faudrait d’ailleurs que je test cela avec Revit 2021. Etant Concepteur, Constructeur et Promoteur, il est dans notre intérêt d’expérimenter cette technologie.
Et la robotique sur le chantier fait-elle partie de vos axes de développement ?
La robotique du genre exosquelette n’est pas encore dans nos priorités. Cependant, nous travaillons sur le déploiement d’outils robotisés pour améliorer le bien être au travail de nos compagnons, mais aussi pour améliorer la productivité. Nous avons récemment mis en place une station d’implantation/relevé robotisée de type TOPCON LN 150 pour nos chefs de chantier, afin qu’ils puissent facilement implanter tous types d’ouvrages, de façon autonome, à partir d’un simple plan DWG ou d’une maquette IFC.
Comment se passent les relations et interactions avec les architectes et BE ? Sont-ils selon toi au niveau ou y-a-t-il encore du chemin à parcourir ?
Tu m’aurais posé la question il y a 5 ans, je t’aurais dit que c’était catastrophique. Personne, ou presque, ne réalisait de maquette numérique, ou ne voulait encore moins les transmettre. Et le peu qu’il y avait était inexploitable. Cependant, aujourd’hui, le monde du BTP a beaucoup évolué, et de plus en plus de bureaux d’études et d’architectes réalisent des maquettes BIM, et nous les transmettent, à notre demande, soit au format IFC ou soit au format natif Revit directement. Elles ne sont pas toujours exploitables, car souvent seulement utilisées pour extraire uniquement des plans 2D ou des perspectives, mais quand elles le sont, il s’agit d’un gain de temps non négligeable pour nous, car nous n’avons plus spécialement besoin de créer nos propres maquettes en interne, mais simplement de reprendre celles qui existent et de les remanier pour qu’elles correspondent à notre protocole interne. Il reste encore du chemin à parcourir mais l’évolution est encourageante.
Quelles sont vos priorités de développement et d’innovation pour les mois et années à venir ?
Mes priorités de développement sont d’augmenter l’effectif du pôle BIM du Groupe PELLETIER afin de proposer une mission plus large, de standardiser et d’automatiser le processus BIM des constructions modulaires, de proposer toujours plus de nouvelles technologies pour le chantier, et de développer la partie RV/RA/Generative Design.
Quels conseils donnerais-tu à une entreprise qui souhaiterait passer au BIM et réussir cette transition ?
Pour réussir une transition BIM, il faut, de mon point de vue, ne pas foncer tête baissée et vouloir former tous ses collaborateurs d’un coup. J’ai déjà vu quelques sociétés faire ça, et souvent, c’est inefficace, car les collaborateurs sont vite repris dans le feu de l’action, et préfèrent retourner sur AutoCAD, par exemple, car ils y sont plus productifs que sur le logiciel de modélisation pour lequel ils ont très peu manipulé.
Le temps d’adaptation aux logiciels de modélisation dépend du collaborateur, et surtout de la pratique. Il faut donc privilégier la création d’un petit pôle R&D BIM, avec une ou deux personnes, en fonction de la taille de l’entreprise, qui vont développer et standardiser le processus BIM en interne, en fonction des besoins et de la méthode de travail de l’entreprise. Et, une fois le processus standardisé, former petit à petit des collaborateurs sur les logiciels de modélisation, en fonction du bon vouloir de chacun. Il ne faut surtout pas forcer quelqu’un, c’est contre-productif. Il faut convaincre, puis former.
Y-a-t-il quelque chose de particulier que tu souhaiterais dire à nos lectrices et lecteurs que nous n’aurions pas abordé ?
Pas spécialement, je pense que nous avons déjà vu beaucoup choses aujourd’hui. J’espère qu’ils arriveront jusqu’à la fin de cette interview. Merci à toi pour l’invitation. C’était un grand plaisir d’échanger avec toi sur le Groupe PELLETIER et sur mon parcours.
Un petit mot pour finir, il ne faut pas avoir peur du BIM, il s’agit d’une nouvelle évolution du monde du BTP, et ça ne sera pas la dernière, il y en aura encore d’autres, et il ne faut donc pas la louper. Surtout que celle-ci est très bénéfique pour tous !
Quelles sont tes passions en dehors du BIM et de ton rôle à l’extérieur ?
A l’extérieur du BIM et du Groupe PELLETIER, je suis Président et moniteur roller dans un club sportif, à Aix-les-Bains, dans lequel nous proposons la pratique du Roller, du Roller Hockey, du Skateboard et de la Trottinette Freestyle à tout âge. Donc l’une de mes passions est le roller et le partage des connaissances. Je n’ai guère le temps de m’ennuyer !
Connaissais-tu ABCD Blog ?
Et oui, qui ne connaît pas ton blog ? Je ne le regarde pas tous les jours pour être franc, mais je veille activement à son contenu, toujours aussi intéressant. Merci à toi de nous proposer du contenu régulier.
Julien, nous te remercions et te félicitons pour ce magnifique parcours. Nous te souhaitons beaucoup de succès pour l’avenir.