L’Italie certifie pour la première fois les CDE Manager

L’Italie avance à grands pas dans la normalisation du BIM

Une information très intéressante qui nous vient d’Italie et de leur BIM Portale (article de Giacomo Galli). Elle tend à confirmer que le métier de CDE Manager apparaît et se précise dans certains pays, notamment en Italie ou la normalisation est très forte. En effet, le 11 septembre dernier, Isegno, organisme d’évaluation qualifié pour la vérification des compétences BIM selon la norme UNI 11337-7, norme italienne qui définit les exigences relatives aux activités des rôles professionnels suivants : responsable de l’environnement commun de données (responsable CDE), responsable des processus numérisés (BIM Manager), coordinateur des flux d’informations métiers (coordinateur BIM) et opérateur de gestion avancée et modélisation de l’information (spécialiste BIM).

Isegno a réalisé le premier test pilote de certification CDE Manager pour le compte de l’ICMQ qui est l’Institut de certification et de marque de qualité pour les produits et services de construction, association à but non lucratif à laquelle adhèrent de nombreuses associations professionnelles de toute la chaîne d’approvisionnement de la construction en Italie. Il s’agissait d’un test pilote réalisé pour la certification de deux professionnels expérimentés, l’Architecte Fabrizio Bonatti de l’Agence Mario Cucinella Architects et l’Ingénieur Marco Torricelli de CMB.

Le rôle du CDE Manager est particulièrement discuté en Italie, car il est réglementé et il se caractérise par de «nouvelles» compétences par rapport à celles typiques du domaine de la conception. L’examen de certification du CDE Manager a marqué une étape importante pour achever le processus de certification des rôles BIM réglementés par la norme UNI 11337-7.

Les principales missions de ce rôle clé sont selon l’uni 11337-7:

  • Gérer l’environnement de partage de données (CDE) en s’assurant de l’exactitude des flux d’informations
  • Relier le contenu des modèles d’information aux données des appels d’offres
  • Appliquer des techniques de protection et d’analyse des données
  • Vérifier les processus d’interopérabilité des données
  • Chacune de ces tâches nécessite une série de connaissances et de compétences consolidées par une expérience de travail au sein d’une entreprise de conception, d’un maître d’ouvrage ou d’une entreprise générale.

L’examen se compose de trois tests visant à vérifier les connaissances et les compétences du candidat selon les procédures indiquées dans le règlement technique d’Accredia (PDR 78/20) :

  • Première épreuve : Questionnaire à choix multiples de 30 questions.
  • Deuxième épreuve : étude de cas qui simule la cession d’un contrat et son paramétrage dans le CDE.
  • Troisième et ultime épreuve : entretien oral pour explorer des sujets non traités dans les épreuves écrites.


Si le QCM intègre des domaines de connaissances en partie similaires au profil du BIM Manager, l’étude de cas représente à certains égards une réelle nouveauté. Le problème à résoudre était de savoir s’il fallait autoriser ou non l’utilisation d’un CDE, et si oui, quel type choisir. Le choix n’a pas été facile car si d’une part le moyen le plus susceptible de vérifier les compétences était de réaliser un exercice sur une plateforme commerciale, d’autre part la question se pose en termes de disponibilité du jeu de données, ou de rendre disponible un projet complexe, réaliste mais simulé, avec une « grande quantité de données » à gérer. Une fois le cas pratique terminé, il ne reste plus qu’à effectuer l’épreuve orale qui consiste en un entretien pour approfondir les compétences non vérifiées lors des épreuves précédentes et prouver l’expérience dans le domaine illustrée dans le CV lors de l’inscription.

Grâce à l’obligation du BIM pour les marchés publics (Décret ministériel 560/17), depuis quelques années en Italie, plusieurs appels d’offres ont commencé à attribuer des scores à des professionnels certifiés BIM. Cela est particulièrement vrai pour les projets complexes, où le processus d’échange de données doit être réglementé par ceux qui ont des compétences non seulement en conception mais aussi en informatique.

Il semble désormais clair, en effet en Italie, que ce serait le maître d’ouvrage qui devrait mettre à disposition le CDE et, par conséquent, disposer éventuellement de son propre gestionnaire de plateforme. C’est précisément dans la sélection de ces professionnels que la certification des compétences pourrait jouer un rôle stratégique.

A l’avenir, lorsque le BIM se dématérialisera, on passera de la modélisation locale BIM, via les applications, à l’intégration d’informations sur les plateformes en ligne, ce qui est possible dès que les infrastructures technologiques seront prêtes pour l’intégration des données directement sur le Cloud, ce sera ici que le CDE Manager, avec un niveau de maturité plus élevé qu’aujourd’hui, aura un rôle encore plus central dans la chaîne d’approvisionnement de la construction.

On le pressentait, un nouveau métier est né. Il pourrait définitivement influencer et orienter la carrière de nombreux professionnels qui, en plus de la connaissance du processus BIM, ont une aptitude à la technologie et aux systèmes de gestion de l’information.

Source ici.

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