Comme beaucoup le savent déjà, l’Italie comme une grande majorité de pays en Europe et dans le monde a décidé et mis en place une obligation de l’utilisation du processus BIM pour les marchés publics depuis l’année dernière en 2019, poussant ainsi le secteur à se responsabiliser, à se moderniser et par là-même à effectuer sa transition digitale.
La deuxième étape de l’évolution des règles de l’obligation de l’utilisation du BIM (Building Information Modeling) en Italie a ainsi pris effet le 1er janvier 2020.
Le décret BIM relatif (DM 560/2017) a en effet introduit, depuis 2019, l’obligation d’utiliser des méthodes et des outils de modélisation électronique pour les travaux et infrastructures publics, selon le planning suivant :
- à partir de 2019 pour les travaux supérieurs à 100 millions d’euros
- à partir de 2020 pour les travaux complexes de plus de 50 millions d’euros
- à partir de 2021 pour les travaux complexes de plus de 15 millions d’euros
- à partir de 2022 pour les travaux supérieurs à 5,2 millions d’euros
- à partir de 2023 pour les travaux supérieurs à 1 million d’euros
- à partir de 2025 pour toutes les nouvelles constructions
Le décret BIM a en effet fixé des modalités et délais d’introduction progressifs par les pouvoirs adjudicateurs – les administrations concédantes et les opérateurs économiques – du caractère obligatoire des méthodes et outils électroniques spécifiques, tels que ceux de modélisation BIM des bâtiments et infrastructures, pour la conception, la construction et la gestion des travaux et des contrôles les concernant afin de laisser le temps au secteur de se préparer.
Il est fort dommage qu’une telle réglementation et progressivité n’ait pas été mise en place en France.
L’utilisation de plateformes collaboratives interopérables au moyen de formats ouverts non propriétaires du type IFC par les parties prenantes est par ailleurs envisagé et l’utilisation de données et d’informations produites et partagées entre tous les acteurs du projet, de la construction et de la gestion de l’intervention ont aussi été définis.
Le décret BIM définit également les exigences préalables des administrations qui doivent déjà avoir adopté un plan de formation du personnel, un plan d’acquisition ou de maintenance des matériels et logiciels de gestion des processus de décision et d’information et un plan d’organisation expliquant le processus de contrôle et de gestion, le BIM management et le data management.
Le BIM et la formation des fonctionnaires
Un exemple qu’il faudrait aussi suivre en France, à savoir la formation obligatoire des fonctionnaires. À ce titre, le ministère des Infrastructures et des Transports (MIT) a frappé un grand coup et a annoncé, dans un communiqué de presse daté du 25 novembre 2019, que leurs représentations locales pour le Latium, les Abruzzes et la Sardaigne ont déjà commencé à former leur personnel à la gestion BIM des nouveaux contrats et ils ont par ailleurs commencer à acquérir tous les outils numériques nécessaires.
Le MIT explique que l’initiative de formation a été voulue non seulement pour son caractère obligatoire afin que les agents de l’Etat soient prêts pour ce nouveau paradigme, mais surtout avec la conviction que le BIM est un processus fondamentalement positif et indispensable pour la conception, la négociation, la construction et le suivi des bâtiments. Ce qui apportera transparence, rentabilité et efficacité à l’administration publique.
Une réflexion qu’il faudrait aussi mener en France ? A méditer.