BIM niveau 3 et 4, la solution aux pertes de productivité dans le secteur de la construction par Angelo Ciribini, professeur à l’université de Brescia

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Angelo Ciribini, Architecte

Professeur à l’Université de Brescia

angelo.ciribini@unibs.it

Angelo Ciribini, Professeur à l'Université de Brescia et Chercheur Aggregé au CNRS ITC et aussi architecte diplômé, acteur émérite, reconnu et respecté de toute la communauté du BIM à l’International nous livre sa vision de l’intérêt du passage à ce processus et les avantages que l’on peut en tirer, notamment au niveau des pertes et gains de productivité du secteur.

Pertes et gains de productivité : il s'agit d’un sujet qui a obsedé le BTP maintes fois depuis ces dernières années  partout dans le monde, de telle façon que cela a poussé les grands bureaux de conseil (Accenture, BCG, Cap Gemini, KPMG, EY, PWC, Roland Berger, etc.), le WEF, Dodge et The Economist à se pencher sur la question de manière récurrente.

La réponse au dit souci demeurait, et continue de rester même maintenant, le numérique et par extension, le BIM.

Il faudrait, par conséquent, faire au plus vite afin qu'il soit répandu partout dans le secteur du BTP aux quatre coins du monde.

Etant donné qu’on ne peut plus revenir en arrière, les obligations devaient arriver (comme par exemple, en Italie et au Royaume-Uni), en suivant une échelle de maturité qui néanmoins différe entre l'Allemagne, la France et ailleurs en Europe.

La Commission Européenne elle-même, ainsi que l'ISO et le CEN, cherchent à établir des niveaux similaires : car on aurait des difficultés autrement au sein des marchés publics et des appels d'offres.

Le récit paraît, sans aucun doute très fascinant: il a demarré à des vitesses différentes, en démontrant des différents parfois imprévisibles.

L'enjeu, bien évidemment, implique que la Commande Publique, avant tout, passe par le biais des données : la Societé du Grand Paris, entre autres, s'est engagée dans cette voie.

En outre, on va s'apercevoir cependant, que ces mêmes gains sont très lourdement affectés par les cadres juridiques et contractuels qui devraient évoluer en s’appuyant sur la pensée collaborative.

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On a donc façonné un paysage qui concerne soit le Bâtiment soit les Travaux Publics, et qui devrait être réglementé par le soi-disant niveau 2, dont les principaux contours se trouveront tôt ou tard à l'intérieur des normes de la série UNI EN ISO 19650.

Pas question de s'inquiéter donc par rapport aux obligations dans les marchés publics, qui sont en vigueur dans certains pays et qui sont absentes dans d'autres États Membres de l'Union.

Ce qui se passe d'une manière tout à fait remarquable est que le numérique va engendrer…les données.

Soudainement, le Gouvernement Britannique, les grands éditeurs (Autodesk, Bentley, Trimble), quelques agences ou entreprises (Katerra ou WeWork aux États-Unis) viennent de dévoiler des niveaux supérieurs (les niveaux 3 et 4) qui font àppel à l'intelligence artificielle, aux objets connectés, à la ville intelligente, etc.

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Traditionnellement, on parle généralement des BIM Managers et des BIM Coordinateurs, on commence maintenant à mentionner aussi les Analystes de Données, les Scientifiques des Données et par la suite on commence à les recruter.

Les logiciels BIM semblent pouvoir se transformer en éco-systèmes digitaux où surtout les données alpha-numériques offrent l’opportunité d'améliorer notre intelligence (au sens anglophone du terme), notre comprehénsion de ce qui se passe en temps réel et à distance quand même.

Antoine Picon l'a très bien décrit, par le biais de l'image de la salle de contrôle, en discutant de la ville intelligente et les magazines nous apportent cela chez WeWork à New York City.

C'est ici, dans ce «lieu», que l'on va franchir un cap, des territoires inconnus, car, grâce aux mots qui sont employés par le Gouvernement Britannique, tous les concepts vont connaître un tournant formidable : Service Provision, Social Outcomes, Data as Infrastructure.

Le cadre bâti, cette industrie «nouvelle», c'est-à-dire l'ancien BTP, mise sur les bâtiments et les infrastructures qui soient à même, d'une manière bien plus figée qu'auparavant, de contribuer aux services et aux activités qui seront délivrés au travers de ces «outils» qui s'appellent immeubles, routes, chemins de fer, réseaux…

L'histoire des Ponts et Chaussées de Perronet au XVIIIème siècle refait surface. On va conquérir de nouveaux «territoires» mais au travers du numérique, par le BIM et le SIG.

La feuille de route avance étincelante, elle est capable «d'étonner les bourgeois».

Cependant, on doit en même temps s'interroger sur la signification de cette coupure identitaire: elle concerne les maîtres d'ouvrage, les maîtres d'oeuvre, les agences, les entreprises et les sous-traitants, les industriels et…les éditeurs.

Est-ce que ces derniers acteurs joueront le rôle d'apprentis sorciers, en se faisant «remplacer» par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ou par Airbnb, Starbucks, etc.?

Le défi, l'enjeu, surgit de cela, mais le récit est pour le moment inconnu, la fin du livre n'est pas pour demain, mais ce seront les chapitres qui nous le dirons au fil du temps.

Angelo Ciribini

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