Un rapport européen sur l’état du secteur de la Construction en France intéressant à consulter !
En 2019, le PIB de la France a atteint 2,3 milliards d’euros, soit une croissance de 12,1% par rapport au niveau de 2010 (2,1 milliards d’euros). Cela représente également une augmentation de 1,3% par rapport à l’année précédente.
Cette croissance, bien que positive, s’est ralentie pour la deuxième année en 2019, du fait d’une baisse de la consommation privée.
Parallèlement, le nombre d’entreprises dans le secteur de la construction au sens large a augmenté de 7,1%, passant de 698 034 en 2010 à 747 349 en 2019. Cette croissance a été largement tirée par le sous-secteur des activités immobilières, qui a enregistré la plus forte période 2010 2019.
De même, l’indice de volume de la production dans le secteur de la construction au sens large a augmenté de 2,8% entre 2015 et 2019. Cela s’explique principalement par une augmentation de 11,7% de l’indice de volume de la production dans la construction et les travaux publics notamment sur la période 2015-2019. À l’inverse, l’indice de volume de la production dans la construction de bâtiments a connu une baisse de 0,4% sur la même période.
Chiffre d’affaires dans le secteur de la construction au sens large entre 2010 et 2019 +19,2%
De même, le chiffre d’affaires du grand secteur de la construction en 2018 s’est élevé à 479,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 14,1% par rapport à 2010 (419,9 milliards d’euros). Ce montant est encore passé à 500,3 milliards d’euros en 2019, soit une augmentation de 19,2% par rapport à la période 2010-2019. Cette progression globale est principalement tirée par la croissance des sous-secteurs de la construction étroite (+30,5%) et de la fabrication (+ 26,2%), compensant la baisse des activités d’architecture et d’ingénierie (9,2%), ainsi que des activités immobilières ( 4,1%) et des sous-secteurs sur la période 2010-2019.
Le taux brut d’exploitation dans le secteur de la construction au sens large, indicateur de la rentabilité du secteur, s’est établi à 10,5% en 2018, soit 0,9 point de pourcentage (pp) en dessous du niveau de 2010. Cela indique que malgré un chiffre d’affaires plus élevé, les marges bénéficiaires sont limitées. Selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment), il s’agit de l’augmentation des coûts de construction, de la compétitivité croissante sur les prix et de la perte de productivité.
En termes d’emploi, 2 587 140 personnes étaient employées dans le secteur de la construction au sens large en 2019, ce qui représente une baisse de 0,3% par rapport au niveau de 2010 (2 594 613). Cela s’explique principalement par les baisses enregistrées dans les sous-secteurs des activités immobilières (11,7%), des activités d’architecture et d’ingénierie (-3,0%) et de la fabrication (-1,0%). Ceux-ci ont été en partie atténués par la croissance du sous-secteur étroit de la construction (+ 2,1%) sur la période 2010 2019.
Le gouvernement français a déjà annoncé plusieurs mesures pour promouvoir le marché de la construction résidentielle. Il soutient l’accès au logement dans le cadre de son plan Logement d’abord (Le Logement d’abord) (2018-2022).
Afin de promouvoir le marché du logement, le gouvernement français a supprimé la taxe d’habitation sur la résidence principale. Il a également réformé la structure de financement des collectivités locales.
Dans le cadre du budget 2020, la taxe d’habitation a été entièrement supprimée pour 80,0% des ménages français. En ce qui concerne les 20,0% restants, les ménages les plus riches du pays, il y aura une diminution progressive de ce taux d’imposition à partir de 2021, suivie par la suppression complète de la taxe d’habitation d’ici 2023.
En ce qui concerne le secteur des travaux publics, conformément au plan d’investissement du Grand Plan d’investissement (GPI) pour la période 2018-2023, le gouvernement français a alloué 57 milliards d’euros au développement économique global. Il comprend 9 milliards d’euros pour la rénovation thermique des bâtiments, 4,1 milliards d’euros pour les infrastructures, la rénovation et le transport durable, ainsi que 7 milliards d’euros pour le développement des énergies renouvelables. En outre, le pays prévoit d’investir 13,7 milliards d’euros d’ici 2023 pour améliorer ses infrastructures de transport et de mobilité.
Cependant, le secteur français de la construction reste confronté à deux problèmes majeurs. Le plus important est la pénurie de main-d’œuvre, qui a entravé le recrutement du secteur. Environ 55% des entreprises ont systématiquement déclaré que la pénurie de compétences était le principal obstacle au recrutement dans le secteur de la construction en France. Cela a affecté une plus grande proportion de PMEs que les grandes entreprises du pays. Deuxièmement, la prévalence des retards de paiement dans le secteur de la construction a un impact sur la liquidité des entreprises. En 2019, la moyenne des comptes impayés dans le secteur de la construction en France s’établit à 33%.
Les prix des logements en France ont régulièrement augmenté pour les logements existants et neufs sur la période 2015-2019, reflétant une demande croissante de logements. Au cours des premiers mois de 2020, le marché du logement a été affecté par la pandémie mondiale de COVID-19, qui a entraîné une baisse des transactions, de la demande et des prix. Dans la région de la capitale, une baisse record de 80% des transactions a été enregistrée. Bien qu’il y ait eu une augmentation de l’activité après le blocage, le nombre de transactions annuelles devrait encore être de 25% à 30% inférieur à celui des années précédentes. Après le confinement, les acheteurs du marché immobilier français ont également signalé être confrontés à des conditions de prêt plus strictes, les accords liés à l’âge étant devenus plus difficiles.
Dans l’ensemble, le secteur français de la construction a des perspectives positives à moyen et long terme. Ces perspectives positives seront en partie influencées par la capacité du secteur à reconduire ses contrats à partir de 2021. Les investissements dans les infrastructures et le secteur résidentiel devraient également augmenter avec les projets à venir annoncés dans le cadre du plan d’investissement du Grand Plan d’investissement 2018-2023.
Pour ce qui est des innovations et du BIM, nous émettons cependant des réserves car les chiffres indiqués sont bien optimistes et ne reflètent pas la réalité du marché qui avoisine les 15% de taux d’adoption du BIM, contrairement aux 35% annoncés dans ce rapport !
Découvrir ce rapport en anglais en cliquant ici.