Selon le rapport Heritage Counts paru cette année, la rénovation de maisons anciennes pourrait permettre d’économiser jusqu’à 84% d’émissions de carbone,
Ce rapport vient d’être publié la semaine dernière par Historic England au nom des organisations patrimoniales anglaises qui composent le Historic Environment Forum.
Les bâtiments, y compris les maisons, sont aujourd’hui le troisième responsable britannique d’émissions de carbone. Les habitations représentent à elles seules 13% de toutes les émissions de carbone du Royaume-Uni.
L’Angleterre possède l’un des parcs immobiliers les plus anciens d’Europe, un cinquième de toutes les maisons ayant plus d’un siècle. Réduire les émissions de carbone de ces maisons historiques représente cependant un vrai défi. C’est un processus complexe car chaque bâtiment est différent et leur fonctionnement est affecté par une série de facteurs varié. En effet, la taille, le nombre d’occupants et l’impact des conditions météorologiques régionales ont tous une incidence sur le fonctionnement d’un bâtiment.
Même si ce rapport concerne le Royaume-Uni, il est toujours intéressant de faire des parallèles avec nos pays continentaux.
Plus d’émissions de carbone dans les maisons du Nord
Une nouvelle étude dans le rapport de cette année montre que les émissions de carbone sont plus importantes dans les maisons du nord que dans celles situées dans le sud.
Lorsque l’on compare une maison mitoyenne traditionnelle dans le nord-ouest de l’Angleterre à une propriété identique dans le sud-est, on constate une augmentation de 17,6% des besoins en chauffage pour la maison du nord-ouest, ce qui se traduit par une augmentation de 13,8% des émissions totales de CO₂.
Le rapport Heritage Counts de cette année vise à soutenir et à responsabiliser les personnes en charge du patrimoine et des bâtiments historiques. Cela montre la valeur d’une veille de qualité, l’importance des changements de comportement et la nécessité de recycler et de réutiliser en tout premier lieu nos bâtiments afin d’en réduire les émissions de carbone.
Duncan Wilson, Directeur Général de Historic England a ainsi déclaré : «L’ampleur et l’urgence du changement climatique obligent les gens à agir maintenant pour réduire les émissions de carbone. Nos bâtiments sont d’importantes sources de carbone incorporé, nous savons donc que nous devons les réutiliser, plutôt que les démolir et les reconstruire.
«Mais comme les bâtiments sont le troisième plus grand producteur d’émissions de carbone au Royaume-Uni après les transports et l’industrie, nous devons également nous attaquer à leurs émissions quotidiennes.
«Qu’il s’agisse de petits changements de comportement ou d’améliorations plus importantes de l’efficacité énergétique, cette nouvelle recherche démontre que nous pouvons réduire considérablement l’empreinte carbone de nos précieuses maisons historiques, tout en conservant ce qui les rend spéciales.»
Éviter les déchets et le carbone
Les bâtiments historiques ont été construits pour durer au cours des siècles avec des matériaux qui perdurent à travers les générations. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone du Gouvernement Britannique d’ici 2050, il est admis que les bâtiments historiques existants devraient être recyclés et réutilisés, plutôt que de les démolir et d’en construire de nouveaux. Cela signifie aussi que les émissions de CO₂ déjà présentes dans les bâtiments existants ne seront pas perdues par démolition.
La démolition de bâtiments produit des millions de tonnes de déchets. Les trois cinquièmes de tous les déchets produits au Royaume-Uni chaque année proviennent de la construction, de leur démolition et de l’excavation des terrains. La construction neuve a des coûts énergétiques élevés et consomme des ressources en nombre.
Cependant, il n’existe pas de solutions simples pour réduire l’empreinte carbone des maisons historiques. Les propriétaires doivent envisager l’option rénovation qui permet d’éviter le gaspillage et la production de carbone. Cela signifie se tenir au courant des réparations et de l’entretien à domicile pour améliorer l’état de ses matériaux existants. Cela signifie également bien planifier une rénovation, en utilisant moins de nouveaux matériaux à forte empreinte carbone, qui sont souvent importés de l’étranger, et utiliser à la place des matériaux naturels, durables et recyclés.
Les exemples modélisés dans le rapport montrent que la rénovation parcimonieuse de nos maisons anciennes et historiques peut conduire à des économies de carbone substantielles à long terme. Les émissions de carbone pourraient être réduites jusqu’à 84% dans une maison victorienne individuelle, 62% sur une terrasse géorgienne, 58% sur une terrasse des années 1900, 56% dans un jumelé victorien et 54% sur une terrasse victorienne.
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