Les organisations professionnelles du Bâtiment, la DIRECCTE d’Île-de-France et CONSTRUCTYS IDF ont mené une étude en collaboration afin de mettre à jour le CEP Bâtiment 2014 (Contrat d’étude prospective sur les besoins en emplois et compétences liés aux travaux du Nouveau Grand Paris et aux enjeux de la Transition énergétique dans le Bâtiment en Ile-de-France).
La région Île-de-France relève des défis importants en matière d’aménagement du territoire (construction de nouvelles lignes de transport, Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, transition énergétique des bâtiments). Afin d’anticiper les besoins en emplois et compétences liés à ces projets de grande envergure, il était nécessaire d’actualiser les études prospectives menées en 2013 dans les secteurs du Bâtiment et des Travaux publics.
En effet, dès 2013, la Direccte d’île-de-France, les CAPEB franciliennes, la Fédération Régionale des Travaux Publics, la Fédération des SCOP du BTP, les Fédérations Françaises du Bâtiment franciliennes et l’OPCA Constructys ont mené conjointement deux études pour évaluer l’impact du Grand Paris sur l’emploi et les compétences dans les métiers des Travaux Publics et du Bâtiment en Île-de-France. Le contexte actuel justifiait une actualisation de ces études, avec une projection sur la période 2019–2024.
Ces deux études ont été conduites par les cabinets Katalyse (Travaux publics) et Kuy Lab (Bâtiment et rénovation énergétique), sous le pilotage des huit fédérations professionnelles, de l’OPCO de la construction Constructys, de la Direccte d’Île-de-France et de la DRIEA pour le bâtiment. Le conseil régional d’Ile-de-France a également été associé à ces travaux.
Ces contrats d’études prospectives évaluent les besoins en emplois et en compétences d’ici 2024, définissent les principaux enjeux de ces secteurs d’activité, et proposent un plan d’action et des pistes de solutions à mettre en œuvre pour y répondre. En accord avec les membres des deux comités de pilotage, il a été décidé de restituer publiquement les conclusions des deux CEP devant les acteurs de l’emploi et des compétences dans le Bâtiment et les Travaux Publics le mercredi 11 décembre.
En Île-de-France, en 2018, le Bâtiment représentait 120 000 entreprises et près de 325 000 actifs qui réalisent un chiffre d’affaires de 38.7 milliards d’euros. Ces organisations professionnelles ont pour vocation de rassembler les entreprises de Bâtiment de toutes tailles, afin de défendre efficacement les intérêts collectifs de la Profession et leur apporter des services et des informations dans les domaines juridique, technique, social, emploi et formation… La Fédération Île-de-France Centre SCOP BTP rassemble les sociétés coopératives et participatives (SCOP) du BTP sur son territoire. En tant que syndicat professionnel, elle représente ses adhérents, accompagne leur développement socio-économique et favorise l’échange de bonnes pratiques.
La DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) est l’interlocutrice des entreprises et de tous les acteurs socio-économiques pour les questions économiques et sociales. Elle relève du Ministère de l’Economie et des Finances et du Ministère du travail. CONSTRUCTYS est l’Opérateur de Compétences de la Construction. A ce titre, cet organisme assure deux missions principales : un appui technique aux Branches Professionnelles (au niveau de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences et des Certifications Professionnelles) et un service de proximité aux entreprises afin d’améliorer l’information et l’accès des salariés à la formation.
Contexte général de l’étude
La région Île-de-France se prépare à relever des défis importants en matière de transports, de logements et de développement économique. Face à ces enjeux majeurs, une volonté politique forte a été affirmée au travers d’une multitude de projets de construction – publics et privés – et de rénovation – notamment énergétique, auxquels s’ajoutent d’autres besoins en infrastructures pour l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. La branche, en partenariat avec l’État, travaille depuis 2012 à l’anticipation des besoins en recrutement et compétences. Des premiers travaux réalisés en 2014 pointaient un besoin en recrutement à horizon 2020 de plus de 27 000 salariés et des évolutions en compétences marquées. La présente étude vise à actualiser les besoins en emplois par métier pour la branche à horizon 2024. L’objectif est également d’approfondir qualitativement l’évaluation des impacts de ces évolutions sur les besoins en compétences de la branche, sur les politiques d’emploi des entreprises et sur le dimensionnement de l’appareil de formation. Cette étude a été menée entre mars et juillet 2019 par le cabinet KYU Lab accompagné par le comité de pilotage. Les résultats de cette étude permettront d’orienter la branche et ses partenaires institutionnels dans la construction et le pilotage d’un plan d’actions à destination des entreprises, des salariés et des demandeurs d’emploi pour répondre aux défis du Bâtiment.
Quid du BIM ?
Le BIM est mis en avant à plusieurs reprises dans cette étude. En effet, les différentes lois et réglementations incitent au développement des travaux de rénovation énergétique (et à l’utilisation de matériaux plus propres dès la construction) notamment par la mise en place de crédits d’impôts, prêts à taux 0, etc. Cela a pour conséquence de favoriser le recours aux métiers de la rénovation (chauffagistes, électriciens, plombiers, charpentiers, menuisiers, etc.). De nouvelles compétences émergent également, l’analyse du cycle de vie des bâtiments par exemple, dans un contexte où l’étude de ces derniers se précise (domotique, BIM, etc.).
Par ailleurs, la généralisation du BIM implique pour les maçons d’être capable de lire et d’interpréter des maquettes numériques partagées. A plus long terme, l’automatisation d’un certain nombre de tâches pourrait faire évoluer en profondeur les activités des maçons. En outre, le développement de la filière bois devrait faire évoluer la nature des projets avec des bâtiments de plus en plus hauts et un élargissement des domaines d’application du bois. L’utilisation du BIM devrait là-aussi se développer pour accompagner ces évolutions.
Il est aussi constaté que les métiers liés à l’encadrement vont devoir s’approprier la maquette numérique partagée (BIM). Leur capacité à faire travailler de concert différents métiers sera d’autant plus sollicitée.
Il est certain que l’introduction progressive du BIM fera évoluer les modes de travail et de communication des métiers des études et de la conception avec les autres acteurs du chantier.
Cela représente donc une véritable opportunité d’emplois pour les années à venir. Une étude passionnante à découvrir ici.