Avec la généralisation des obligations BIM pour le secteur public dans le monde entier et une grande majorité de projets développés, construits et gérés en BIM, l’openBIM affirme plus que jamais son importance stratégique dans l’industrie de l’AEC. Fondée en 1995, buildingSMART est l’organisation internationale chargée de créer et de développer des méthodes de travail numériques ouvertes pour le secteur des actifs construits. Les standards buildingSMART tels que le format IFC et ses différents schémas aident les propriétaires, maîtres d’ouvrage et l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement à travailler plus efficacement et en collaboration tout au long du cycle de vie du projet et des actifs.
Aujourd’hui, nous avons le grand honneur et plaisir d’accueillir Richard Petrie, Directeur Général de buildingSMART International qui répondra à nos questions pour nos lecteurs.
Bonjour Richard et bienvenue sur ABCD Blog. Pourriez-vous s’il vous plaît vous présenter et nous parler de votre parcours en quelques mots ?
Bonjour Emmanuel, merci pour votre invitation. Je suis tout d’abord un leader du secteur des actifs construits avec une expérience commerciale dans toute la chaîne de valeur et une bonne vision globale de l’importance stratégique des standards de données ouverts pour l’ensemble du secteur. Je suis ensuite Ingénieur et enfin homme d’affaires. Enfin, je suis quelqu’un de pratique, pragmatique et axé sur les résultats positifs.
Tout le monde connaît buildingSMART International dans l’industrie de l’AEC, mais ses objectifs ont largement évolué au cours des dernières années. Pouvez-vous nous présenter votre organisation et ses buts et objectifs ?
buildingSMART est l’organisation mondiale qui pilote la transformation numérique de l’industrie des actifs bâtis. buildingSMART s’engage à apporter des améliorations par la création et l’adoption de normes et de solutions internationales ouvertes pour les infrastructures et les bâtiments. buildingSMART représente une communauté de visionnaires qui travaillent à transformer les secteurs de la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance des actifs bâtis. buildingSMART est une organisation à but non lucratif ouverte, neutre et internationale. À la base, buildingSMART développe l’écosystème nécessaire pour accélérer l’atteinte d’objectifs durables afin de répondre à une demande toujours croissante à une époque de besoins et de défis réels de l’industrie de l’AEC. »
A titre personnel et pour faire une différence réelle et significative dans l’industrie que nous servons, je pense que notre programme de développement durable devrait être au premier plan et que des flux de travail numériques à valeur ajoutée pourraient nous aider à nous attaquer à ce programme.
Quel est votre rôle en tant que Directeur Général ? Comment le conseil est-il organisé ?
Ma mission principale a été de professionnaliser buildingSMART. Je m’efforce également de faire de nous une organisation accueillante et attrayante avec laquelle travailler et respectée en tant qu’organisme industriel du futur ; à la fois moteur de la transformation numérique et un partenaire sûr pour maintenir les normes de l’industrie avec une vision à long terme.
Le conseil d’administration de bSI est élu par nos chapitres. Les membres du conseil sont élus pour une mandature de 2 ans. Il y a un maximum de 9 membres du conseil d’administration et ils jouent un rôle essentiel dans la gouvernance et l’orientation que prend la communauté.
Combien de chapitres avez-vous dans le monde ? S’agit-il d’une organisation centralisée ou chaque chapitre a-t-il sa propre indépendance et ses propres stratégies ? Jouent-ils le même rôle que le Chapitre international ?
Nous avons actuellement 28 chapitres et cette liste s’allonge en continu. Nous souhaitons atteindre des zones géographiques clés où nous sommes encore sous-représentés et nous avons eu beaucoup d’expressions d’intérêt de la part des marchés émergents et nous tenons à les accompagner dans leur démarrage.
Les chapitres sont des organisations indépendantes créées dans leurs pays respectifs. Ils jouent un rôle essentiel dans le soutien à la création et à la mise en œuvre d’approches et de normes openBIM aux niveaux international et national. Essentiellement, les chapitres sont l’organe de gouvernance le plus élevé de bSI, nos «propriétaires ou maîtres d’ouvrage» si vous souhaitez. Individuellement, bSI a des accords opérationnels spécifiques avec tous les chapitres qui nous permettent de fonctionner en tant qu’organisme connecté et coordonné. La communauté bénéficie d’un solide réseau de chapitres et d’un centre professionnel avec bSI. Nous coordonnons de nombreuses activités telles que les sommets, les conseils, les guides utilisateur et bien plus encore.
Qui sont vos membres ? Est-ce que tous les intervenants types de l’AEC tels que les maîtres d’ouvrage, les architectes, les ingénieurs, les entreprises sont représentés ? Et quelle est l’importance des éditeurs de logiciels dans cette organisation ?
Nous avons environ 60 membres aujourd’hui. Nos membres sont la colonne vertébrale de buildingSMART dans la mesure où notre capacité à diriger et à organiser dépend de leur engagement. L’adhésion est souvent un grand pas en avant pour les entreprises, mais les membres permettent d’avoir un noyau solide et professionnel. La croissance du nombre de membres a été régulière, mais le programme de transformation de l’industrie exige que davantage de membres s’engagent pour y arriver. L’écosystème demande à chacun de peser et d’aider à façonner l’avenir.
Nos membres sont environ pour un tiers des propriétaires-exploitants, un tiers des acteurs de l’AEC et le dernier tiers, des éditeur de logiciels avec des membres supplémentaires dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. C’est un bon équilibre que je souhaite maintenir car il reflète également l’ensemble de la communauté que nous servons.
Dans l’industrie de l’AEC, pourquoi l’openBIM et les normes de données ouvertes sont-ils si importants ? Et selon vous, pourquoi a-t-il pris autant d’importance aussi rapidement et de façon spectaculaire ces dernières années ?
Le besoin d’openBIM a énormément augmenté et je mets cela sur le compte de plusieurs raisons. Premièrement, il y a des facteurs stratégiques qui ont un impact. L’avenir est aux données et la dynamique de la transformation numérique nécessite l’adoption de normes ouvertes avec les avantages qu’elles apportent. Des améliorations économiques sont nécessaires pour accroître la productivité et les performances, qui ne peuvent être obtenues que grâce à de meilleurs flux de travail numériques. Il y a aussi un énorme besoin pour une façon de travailler plus durable. Cela pourrait notamment signifier que l’industrie de la construction soit neutre en carbone, par exemple pour mieux comprendre les émissions ayant un impact sur notre environnement.
Il y a bien sûr un dernier point critique : le concept d’interopérabilité qui est fondamental dans la vision de l’openBIM. Sans ces principes, nous ne pouvons pas accélérer la transformation numérique ou donner confiance dans la gestion des données à long terme nécessaire pour gérer l’industrie des actifs construits à l’avenir.
Vous pouvez clairement le constater dans notre programme de récompenses et notre book récemment publié. La croissance du nombre et de la qualité des dossiers déposés est agréable à voir et prouve la nécessité de démontrer les principes de l’openBIM. Par exemple, l’un de ces projets, l’aéroport d’Auckland en Nouvelle-Zélande a placé l’openBIM au cœur de leur soumission. Je souhaiterais souligner la citation de l’étude de cas selon laquelle «l’openBIM nous a permis de faire plus avec moins en étant libre de travailler entre plusieurs outils selon les besoins, sans avoir à travailler avec les contraintes d’un seul logiciel. Il place la production au centre, ce qui, dans la réalité d’une société, est ce qui compte le plus.
Il convient également de noter que les maîtres d’ouvrage et les gouvernements ont reconnu le besoin et l’opportunité liés au fait que le secteur soit trop fragmenté pour changer par lui-même et poussent donc le concept d’openBIM pour réduire cette fragmentation.
Enfin, bSI a ajouté les domaines des infrastructures linéaires à ses axes de travail, ce qui a démontré l’importance de pouvoir s’étendre à de nouveaux domaines d’intérêt. Cela a radicalement changé notre portée et nos projets futurs et a contribué à sensibiliser davantage à l’importance stratégique de l’openBIM.
Nous savons que l’industrie de la construction est à la traîne et qu’elle n’a pas évolué depuis plus de 50 ans maintenant et n’a donc pas fait sa transition. Pensez-vous que l’écosystème AEC a parfaitement compris les enjeux de la digitalisation et l’importance du BIM et des standards ouverts ?
Non, pas vraiment, mais l’industrie est immense, les clients ne reconnaissent souvent pas qu’ils font partie de l’industrie, elle est donc très fragmentée.
De plus, il y a beaucoup de structuration à faire – une fois que cela sera fait, nous serons en mesure de réduire la complexité pour la plupart des acteurs – nous avons donc besoin de leaders visionnaires pour s’engager et aider à définir une direction commune.
Une chose vraiment importante est que tous ceux qui se trouvent dans cet espace travaillent ensemble. Nous devons être alignés plutôt que de nous considérer comme des concurrents et éviter de réinventer la roue. L’un des plus grands risques pour le progrès est la fragmentation parmi les partisans de nouvelles solutions.
Comment travaillez-vous avec les gouvernements et l’industrie pour apporter ce changement ?
Cela varie en fonction des régions et nous sommes engagés au niveau mondial. Les gouvernements sont à la fois des dirigeants politiques et des maîtres d’ouvrage à part entière et leur contribution peut contribuer à façonner le programme.
Nous nous positionnons pour aider et soutenir les gouvernements de la manière la meilleure et la plus appropriée possible. En règle générale, nos chapitres sont les principaux contacts avec les gouvernements, comme vous vous en doutez. Mais derrière les engagements quotidiens du programme BIM, les gouvernements stimulent la demande de normes ouvertes et reconnaissent que les organisations telles que bSI sont essentielles. Les normes ouvertes ne fournissent la valeur attendue que lorsqu’elles sont internationales.
Nous avons vu votre implication s’étendre de la certification des logiciels aux certifications des personnes et des organisations récemment, à la rédaction de livres blancs et de documents, la mise en place de groupes de travail, l’organisation de séminaires pour nourrir la communauté openBIM, ainsi que des développements de solutions comme le dictionnaire de données buildingSMART (bSDD). Pourquoi avez-vous décidé de vous diversifier de cette façon et cela sera-t-il encore plus le cas à l’avenir ?
Cela nous ramène directement à notre mission « fournir la pleine valeur des méthodes de travail numériques ouvertes » Nous ne pouvons pas faire cela par les seuls standards, ils doivent être utilisables numériquement (d’où bSDD, etc.), les choses doivent être fiables, donc la qualité doit être appliquée (d’où les certifications) et la portée des solutions techniques disponibles est trop étroite (d’où la nécessité d’élargir l’étendue de notre communauté).
Ces idées sur les besoins sont les raisons de nos trois programmes : Utilisateur, solutions et standards et conformité. Je ne m’attends pas à changer ce cadre, mais je peux le voir grandir pour inclure plus de sujets, plus de domaines, plus d’investissements dans de nouvelles initiatives pour répondre à la demande croissante.
Vous couvrez de nombreux segments de marché comme les infrastructures, le bâtiment, le rail, les aéroports, les routes, les tunnels, etc. Mais quelles sont les « Rooms » les plus importantes pour vous ? Sont-elles traitées sur un même pied d’égalité ou existe-t-il une notion de priorité entre toutes ?
buildingSMART ne priorise pas une Room par rapport à une autre, nous répondons à l’engagement et la demande du «marché». Les extensions de domaine dans l’infrastructure constituaient une énorme lacune il y a 5 ans et les clients gouvernementaux l’ont très clairement indiqué. Je suis très heureux que nous ayons pu répondre à ce besoin. L’industrie a également besoin d’une base agile moderne pour nos normes, nous travaillons donc sur le développement technique en parallèle et accueillons toute nouvelle extension dans des domaines sur lesquels nous ne nous concentrons pas actuellement, tels que l’eau ou l’énergie.
Le seul domaine pour lequel j’estime que nous n’ayons pas fait les progrès escomptés jusqu’à présent est le développement des fonctionnalités et de l’utilisation dans le domaine des Bâtiments, ce qui est directement lié au fait que ce secteur est extrêmement fragmenté. Nous avons récemment introduit l’outil de gestion de cas d’utilisation (UCM) qui permet à toutes les parties prenantes de développer en collaboration leurs projets dans un espace de co-création et de les publier ensuite sur le site web de l’UCM. C’est un grand pas en avant pour pouvoir se concentrer sur les domaines qui bénéficieront le plus de la transformation numérique. Avec effet immédiat, toutes les Rooms du programme buildingSMART International et leurs projets peuvent accéder à des exigences d’échanges spécifiques d’entrée et bien sûr rechercher des cas d’usages existants pour aider avec de nouvelles propositions d’activités.
Ce qui se passe maintenant est passionnant et représente quasiment une explosion d’intérêt pour l’openBIM ! Nous travaillons dur pour amener toutes les nouvelles parties prenantes du domaine à travailler de manière alignée et éviter la fragmentation des efforts avec une tendance à réinventer la roue.
L’IFC est au centre de l’interopérabilité dans de nombreux cas, mais pensez-vous également que d’autres normes ouvertes soient essentielles comme le BCF, le GBxml, etc. ? Et comment vous assurez-vous qu’ils évoluent tous de manière cohérente et synchrone ?
C’est une question stratégique. Je voudrais parler du cadre d’interopérabilité que j’ai présenté lors du récent sommet virtuel buildingSMART. Je trouve que c’est une bonne façon de décrire comment toutes les pièces du puzzle s’emboîtent. Notre position est cruciale, tout comme les interrelations nécessaires pour faire face à l’agenda croissant. Nous devons trouver des méthodes modernes pour être plus agiles, accessibles et productifs et nous associer aux bonnes entreprises pour le faire.
À bien des égards, c’est le Far West pour les idées de données ouvertes maintenant – c’est formidable, mais cela renforce également la nécessité de parvenir à un consensus et d’un organe pour définir la direction du leadership. C’est ce que nous, bSI essayons de faire. Nous avons besoin de personnes, d’entreprises et de gouvernements pour adhérer à notre rôle à l’avenir et à nous aider à progresser. Nous devons travailler pour construire cet écosystème et l’adhésion aux principes de l’openBIM est cruciale.
Bien sûr, à notre niveau, nous avons des feuilles de route et nous continuerons à définir l’orientation tout en élargissant l’engagement. Nous devons renforcer la confiance à long terme derrière les normes, construire des systèmes de normes et les maintenir pertinents.
Vous avez récemment signé un accord avec l’ODA (Open Design Alliance) pour renforcer encore l’interopérabilité. Comment voyez-vous la future collaboration avec cette organisation à l’avenir ? Et quels avantages cela apportera-t-il à l’industrie AEC ?
Je considère notre relation avec l’ODA comme complètement symbiotique; plus ils aident à la mise en œuvre des normes, mieux c’est. En ayant une relation étroite, nous pouvons accélérer à la fois l’élaboration de normes (en veillant à ce que ces normes fonctionnent) et leur mise en œuvre par les fournisseurs.
Il ne s’agit cependant pas d’une relation exclusive – les autres éditeurs de «kits d’outils d’interopérabilité» sont invités à nouer des relations similaires avec nous. L’ODA a cependant été très rapide dans le soutien de nos normes, comme l’IFC 4.3 et ils ont font preuve d’une grande agilité et d’un soutien au travail que nous accomplissons.
Nous vous voyons également impliqués dans d’autres initiatives telles que DigiPLACE au niveau européen, ou les groupes de travail du CEN, etc. et il est évident que les normes numériques ouvertes sont la voie à suivre. Pourquoi est-ce si important pour vous de faire partie de ces diverses initiatives ?
Je souhaiterais aborder cela en deux parties :
- Le CEN est l’organisme de normalisation européenne et nous sommes des partenaires de liaison officiels avec le CEN (comme nous le sommes avec l’ISO). Cette relation est importante à deux égards – pour les nouveaux travaux, il est important pour nous de nous aligner – car les normes que nous créons sur l’adoption par le CEN sont vitales. Nous en avons besoin pour rendre nos normes utilisables à long terme et notre relation a toujours été très importante.
- Deuxièmement, le travail de recherche et d’élaboration de politiques de l’UE est une opportunité importante pour nous de poursuivre le développement des normes. Actuellement, les «règles» du jeu excluent les organismes de normalisation et une grande partie du travail effectué dans le cadre du projet de l’UE est perdue et gaspillée. Mon objectif est de devenir reconnu comme l’organisme qui peut aider à tirer parti et à maintenir les résultats des divers projets.
L’ISO 19650 est devenu un incontournable aussi bien pour l’industrie de l’AEC que pour le BIM. Comment votre organisation collabore-t-elle avec bsi (British Standards Institute) ?
Notre Chapitre britannique a une relation très étroite avec bsi et pour tous ces types d’organismes «locaux», nous soutenons le rôle actif joué ici.
Pour en revenir à mon cadre de référence, bS ne peut pas tout faire, l’ISO 19650 est un travail très important et je pense que nous aurons bientôt un groupe d’implémentation ISO 19650 dans le cadre de notre programme utilisateur. Nous nous sommes concentrés à élargir le standard IFC aux cadres de soutien et à ajouter des services pour aider à sa mise en œuvre.
Pourquoi la collaboration avec les éditeurs de logiciels est-elle si importante pour vous et comment la voyez-vous évoluer à l’avenir ?
Pour moi, il est évident que les «normes théoriques» sont inutiles. Notre relation avec les éditeurs est cruciale et se développera à mesure que l’agenda du jumeau numérique se développera. Je vois des sujets tels que la durabilité, l’accord vert et l’adoption numérique comme quelque chose que la communauté des éditeurs de logiciels doit diriger. Les flux de travail numériques permettront à notre industrie d’être plus efficace, plus productive et plus agile. Nous devons nous soutenir les uns les autres dans ce processus et être ouverts sur les bonnes perspectives.
Il convient également de noter que la mise en œuvre est un gros problème, non seulement pour les éditeurs mais pour toute la communauté. On me demande souvent «combien d’éditeurs de logiciels sont engagés avec bSI» et la réalité est très forte.
Qu’avez-vous le plus apprécié dans votre collaboration avec Autodesk au cours des dernières années ?
Premièrement, Autodesk a été l’un des créateurs de fonds d’origine en 1995, comme on le sait, mais ils ont également été l’un des éditeurs qui ont intensifié leur implication dans l’openBIM lorsque j’ai rejoint pour la première fois bSI en tant que premier responsable professionnel. C’était un pari incertain à l’époque, mais vous l’avez honoré, tout comme bSI et je pense que nous pouvons dire que buildingSMART est bien mieux placé pour relever les défis du futur maintenant qu’il ne l’était alors. Je remercie Autodesk pour son engagement à long terme et je suis ravi de voir le partenariat évoluer.
Je peux aussi dire que j’ai vraiment remarqué et vécu un réel changement récemment – on a la sensation que vous êtes vraiment moteur pour les normes ouvertes maintenant et que vous nous faites avancer – je pense que c’est passionnant pour nous tous. Je suis au courant que vous lancez une campagne sur les «données ouvertes» et cela est important – nous voulons que tous nos éditeurs soient solidaires et ouverts et aident à numériser notre industrie.
La COVID-19 a été un choc pour le monde et pour l’industrie de l’AEC. Comment l’avez-vous vécu et cela a-t-il changé quelque chose dans votre stratégie et vos orientations pour l’avenir en mettant à nu des aspects non anticipés auparavant de la transition numérique ?
Curieusement, la pandémie a été une sorte de stimulant pour le travail numérique et le besoin accru de travailler à distance a, je pense, apporté une reconnaissance plus large de l’agenda de la transition numérique et des besoins y étant liés. Vous ne pouvez pas parler de «transformation numérique» sans en assumer autant que vous le pouvez en interne. Cela a bien sûr un coût et nous ressentons le besoin de soutenir les autres pendant cette période. Nous espérons que les choses pourront bientôt revenir à la «normale» et que les entreprises continueront de prospérer.
Nous avons une équipe solide et nous avons pu «passer au numérique et au virtuel» dès que la pandémie a frappé. Les sommets virtuels ont atteint un public plus large et de nouveaux visages sont apparus dans notre travail. Nous avons qualifié cela de succès, ce qui est bien sûr relatif, mais nous avons réussi à maintenir et, dans certains cas, à accélérer le travail que nous faisions, de sorte que notre impact a été moins sévère que dans d’autres secteurs.
Cela a également défini la manière dont nous nous engageons dans l’avenir. Auparavant, il s’agissait de réunions 100% physiques, mais je peux voir comment un sommet hybride nous permettra de servir l’ensemble de la communauté. C’est une époque passionnante et nous attendons avec impatience de voir ce que l’avenir nous réserve.
Les jumeaux numériques étant davantage sur le devant de la scène, qu’est-ce que buildingSMART pourrait apporter pour aider l’industrie AEC dans ce domaine ?
Comme l’indique notre article sur le leadership éclairé, les jumeaux numériques aideront à concrétiser le concept d’un «écosystème d’écosystèmes». Nous voulons définir le rôle de l’IFC, de bSDD et d’autres futurs services pour répondre à la demande croissante sur ce sujet. Le jumeau numérique peut aider à s’aligner et à inspirer et nous jouons un rôle de premier plan. Des normes sont nécessaires et nous avons concentré notre travail sur trois domaines : les normes pour les modèles de données, les normes pour la gestion et l’intégration des données, et la sécurité et la confidentialité. Il y a bien sûr d’autres domaines importants, mais nous voulons aider à définir quelques cas d’utilisation utiles. Je considère l’IFC comme la colonne vertébrale et je souhaite découvrir comment cela peut s’appliquer aux jumeaux numériques. Nous avons une position très forte et je tiens à maintenir notre leadership ici.
Donc, en un mot, le schéma IFC et la sémantique qu’il inclut fourniront la base pour la fonctionnalité de jumeaux numériques ouverts et neutres à l’avenir – j’en suis certain et j’apprécie toutes les contributions du monde entier.
Quel est l’avenir de l’IFC ou votre vision de l’IFC du futur ? Comment doit-il évoluer ?
L’IFC, y compris les concepts de modèle de données, la sémantique très substantielle et les règles de flux de travail, devraient être au cœur des méthodes de travail numériques ouvertes pour l’industrie des actifs construits, au cœur des jumeaux numériques et totalement agile et flexible pour répondre aux futurs calculs et besoins de traitement de calcul des données. Nous avons publié notre feuille de route technique et la vision pour l’avenir est radieuse. Cela signifie que pour les éditeurs de logiciels, la certification sera plus facile. Pour l’élaboration de normes, les possibilités seront plus grandes et pour les utilisateurs finaux, davantage de services seront ajoutés pour répondre aux besoins croissants. Le format IFC est essentiel pour l’industrie et il est essentiel que nous développions un bon leadership pour réaliser son potentiel.
Richard, merci beaucoup pour cette interview très passionnante. Nous sommes convaincus que l’openBIM est stratégique pour notre environnement bâti quel qu’il soit. Maintenons et renforçons notre excellente collaboration à l’avenir.
A propos de buildingSMART International: https://www.buildingsmart.org/